Chaque sonnerie de téléphone est source d'angoisse. En à peine plus d'une semaine, Hannah, une Agenaise originaire du Sierra Leone, a appris la mort de douze proches qui vivaient toujours là-bas. Un journaliste d'Europe 1 l'a rencontrée.
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"Des oncles, des petits-enfants, mon beau-frère…" La nuit, elle ne dort plus. En l'espace de dix jours, Hannah a appris la mort de douze proches, tous emportés par le virus Ebola : "des oncles, le grand-père, des grand-tantes, des petits-enfants, mon beau-frère…", a-t-elle confié au micro d'Europe 1. "Je l'ai appris par un prêtre de la famille, un pasteur, qui m'a appelée" du Sierra Leone, explique celle qui a aussi appris la mort de trois "proches".
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"Pire que la guerre". Hannah qui a fui la guerre civile au Sierra Leone il y a dix-sept ans voit le virus Ebola comme un fléau "pire que la guerre". "C'est comme choisir entre deux morts : soit tu crèves de faim, sois tu sors", explique-t-elle pour résumer le dilemme auquel est confronté la population du Sierra Leone depuis le début de l'épidémie. Car en plus des morts, il y a "les disparus" : "il y en a au moins une quinzaine, ils sont partis pour chercher de la nourriture et ils ne sont pas encore revenus au village", dit-elle.
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La peur de voir le Sierra Leone rayé de la carte. Hannah a peur de voir le Sierra Leone "carrément rasé" à cause du virus. Le petit pays a payé un lourd tribu depuis le début de l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'ouest : depuis le début de l'année, 509 y ont succombé au virus, selon l'OMS.