Covid : Bachelot ouverte à la tenue des festivals en plein air, assis et en comité réduit

Des concerts tests vont avoir lieu, notamment à Paris et Marseille, alors que certains festivals pourraient avoir lieu sous condition. Image d'illustration.
Des concerts tests vont avoir lieu, notamment à Paris et Marseille, alors que certains festivals pourraient avoir lieu sous condition. Image d'illustration. © XAVIER LEOTY / AFP
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avec AFP , modifié à
L'espoir renait pour le monde de la culture : la ministre Roselyne Bachelot a posé ses conditions à la tenue des festivals durant lété. La situation épidémique face au Covid-19 reste fragile en France. Et elle est en revanche déjà critique pour certains secteurs économiques, à l'instar de l'aérien.
L'ESSENTIEL

La France espérait toujours jeudi éviter que "la digue lâche" face à l'épidémie de Covid-19. Avec la progression des variants, la situation reste tendue mais pas encore critique, à en croire les autorités. La pression sur l'hôpital reste élevée mais décline très lentement depuis plusieurs semaines. Sur le plan économique en revanche, certains secteurs souffrent énormément. Alors qu'Air France-KLM vient d'annoncer des pertes titanesques, les professionnels de la Culture ont pris connaissance des conditions à la tenue des festivals.

Les informations à retenir

  • Roselyne Bachelot pose ses conditions à l'organisation des festivals d'été
  • Olivier Véran annonce le prolongement de l'isolement des personnes infectées
  • Malgré une situation "fragile", le gouvernement n'annonce pas de nouvelles restrictions
  • Air France-KLM annonce des pertes pharaoniques de 7 milliards d'euros
  • La moitié des Sud-Africains pourraient avoir été contaminés

Bachelot ouverte à la tenue des festivals d'été

Roselyne Bachelot a annoncé aux professionnels des festivals que ceux-ci pourront se tenir en version assise, en plein-air et accueillir 5.000 spectateurs maximum. Si la situation sanitaire évolue positivement, la jauge pourrait être augmentée. La ministre de la Culture échangeait en visioconférence avec les organisateurs de festivals d'été, ce jeudi. En ligne de mire : la possibilité, pour les gros événements comme les Eurockéennes, les Francofolies, les Vieilles Charrues ou Rock en Seine, de se tenir mais avec plusieurs conditions, comme nous vous l'expliquions dans cet article. Plusieurs expérimentations de concerts vont également avoir lieu, comme à Paris ou à Marseille, en mars. Cette nouvelle donne de l'espoir au secteur.

 

Une étude allemande tend à montrer qu'il y a six fois plus de chances d'être contaminé à l'école que dans un lieu de culture, y compris clos comme les musées, les théâtres et les concerts. Une seule obligation : respecter les gestes barrières comme le port du masque, la distanciation physique, et une jauge de 30%. Plus de détail dans notre article ici ou la vidéo ci-dessous :

Mais la grogne s'étend toujours dans le monde de la Culture après de longs mois de fermeture, sans perspective d'avenir claire. Après Perpignan, où le maire RN Louis Aliot a vu sa réouverture des musées municipaux retoquée, la justice administrative, saisie par les représentants de l'Etat, doit se prononcer jeudi sur celle du musée d'Issoudun, décidée par le maire (PS) André Laignel, par ailleurs vice-président de l'Association des maires de France (AMF).

L'isolement des personnes infectés prolongé à dix jours

L'isolement des personnes contaminées par le Covid-19 passera de sept à dix jours à compter de lundi, a annoncé jeudi le ministre de la Santé Olivier Véran, pour faire face aux risques posés par les variants, plus contagieux. "J'ai décidé que la durée de l'isolement de tous les patients dont un test diagnostic est positif passera à compter de lundi de sept à dix jours", a déclaré le ministre. "Elle restera en revanche de sept jours pour les cas contact", a-t-il ajouté.

Le plateau de l'épidémie se maintient 

Selon les chiffres publiés jeudi par Santé publique France, 83.393 personnes sont mortes en France après avoir contracté le virus depuis le début de l'épidémie, soit 271 décès supplémentaires en 24 heures. Les hospitalisations poursuivent leur léger recul mais la pression reste élevée. 25.762 patients sont admis à l'hôpital, soit 212 de moins que la veille mais les réanimations augmentent : 3.394 lits sont occupés, soit 44 de plus en 24 heures. 22.501 nouvelles contaminations ont été enregistrées. 

Avec près de 20.000 nouveaux cas confirmés par jour sur la dernière semaine, la progression des variants dans plusieurs régions et une tension toujours forte sur les hôpitaux, "la situation reste si fragile qu'un rien peut la faire basculer," comme le soulignait encore mercredi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Mais le plateau se maintient, et l'exécutif s'en tient à sa stratégie du statu-quo : pas de reconfinement, mais pas question non plus de desserrer la vis. 

La contagiosité plus grande de certains variants met toutefois à mal les régions où ils circulent, comme à Dunkerque dans le Nord, où le Dr Christophe Couturier, responsable des urgences à l'hôpital prévient : "On n'est clairement plus sur une vague, on est sur ce qu'on peut appeler une marée." Et malgré une mobilisation "exemplaire" du personnel, le médecin craint tout simplement "que la digue lâche".

L'épidémie du Covid-19 ne sera pas maîtrisée avant l'été 2022, a pour sa part avancé jeudi l'épidémiologiste français Didier Pittet, ajoutant toutefois que l'"on retournerait au théâtre" et vers "d'autres activités sociales" avant cette échéance. Selon lui, les deux prochains mois vont être délicats, car "les virus respiratoires aiment cette période" hivernale. Il y aura "ensuite la campagne de vaccination" et on pourra faire "un premier bilan au début de l'été".

Le "monsieur vaccin" français défend AstraZeneca sur Europe 1

Le vaccin contre le Covid-19 AstraZeneca "n'est pas un vaccin de seconde zone", a assuré sur Europe 1 jeudi le professeur Alain Fischer, le "monsieur vaccin" nommé par le gouvernement français. Selon lui, s'"il provoque un peu plus souvent un syndrome pseudo-grippal" chez les jeunes, son taux de protection est d'un peu plus de 80%", "pas très loin du taux annoncé par les vaccins ARN", comme ceux de Pfizer/BioNTech ou Moderna. Retrouvez son interview ici :

Air France-KLM dans la tourmente 

Outre ses ravages sanitaires, l'épidémie a aussi frappé de plein fouet des pans entiers de l'économie, comme l'ont rappelé les pertes astronomiques annoncées jeudi par deux fleurons du secteur aérien, quasiment mis à l'arrêt par les nombreuses restrictions de voyages imposées depuis un an pour tenter d'éviter la circulation du virus. Cela représente plus de sept milliards d'euros pour Air France-KLM. Des chiffres "qui donnent un peu le tournis" pour Frédéric Gagey, directeur financier du groupe franco-néerlandais, qui a perdu les deux tiers de ses clients. "Un impact sans précédent", a résumé l'entreprise en présentant ses résultats.

Du côté de l'avionneur européen Airbus, qui parvient à limiter la casse provoquée par ce que son patron Guillaume Faury qualifie de "crise la plus sévère qu'ait connue l'industrie aérospatiale", on compte un peu plus d'un milliard d'euros de pertes. Face aux incertitudes pour l'avenir, le groupe ne versera pas de dividende.

La moitié des Sud-africains contaminés ?

La moitié des 59 millions de Sud-Africains ont potentiellement été contaminés par le Covid-19, selon deux études qui estiment que plusieurs milliers de décès dus au virus n'apparaissent pas dans les statistiques officielles. Le pays africain officiellement le plus touché par le coronavirus a enregistré plus de 140.000 décès supplémentaires depuis mai 2020, selon le Conseil sud-africain de la recherche médicale (SAMRC). La première assurance médicale privée du pays, Discovery, estime qu'environ 90% de ces décès sont imputables au Covid-19, soit 120.000 morts. Or, selon les statistiques officielles, l'Afrique du Sud n'a enregistré que 48.500 décès liés au coronavirus, pour environ 1,5 million de cas.

Plus de 2,43 millions de morts

La pandémie a fait au moins 2,43 millions de morts dans le monde depuis fin décembre 2019. Après les Etats-Unis (490.550 morts), les pays comptant le plus de décès sont le Brésil (242.090), le Mexique (177.061), l'Inde (156.014) et le Royaume-Uni (118.933). Le nombre des victimes est globalement sous-évalué. Il se fonde sur les bilans quotidiens des autorités nationales de santé mais exclut les révisions réalisées a posteriori par des organismes statistiques.

Par ailleurs, 100.000 décès du Covid-19 ont été officiellement enregistrés en Afrique depuis le début de la pandémie en décembre 2019, selon un comptage réalisé par l’AFP jeudi à partir de bilans fournis par les autorités de santé. L’Afrique du Sud concentre près de la moitié des décès du continent.