Figure1 : les médecins ont désormais "leur" Instagram

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ZOOM - Créé par un praticien hospitalier au Canada, le réseau social est désormais disponible en France.

Figure1, "l'Instagram des médecins". Voilà comme est souvent présenté ce nouveau réseau social disponible depuis quelques jours en France. Destiné aux professionnels de santé, Figure1 permet à ces derniers d'échanger des photos médicales. Gadget ou vraie innovation ? Europe1 s'est penché sur la question.

>> MODE D'EMPLOI

Créé par un médecin pour les médecins. Un réseau social créé par un médecin pour les médecins. Figure1 a été lancé il y a environ un an et demi par John Landy, un médecin exerçant en soins intensifs au Canada. L'idée lui est venue de créer ce réseau social en constatant que les jeunes médecins s'échangeaient des photos de leurs cas les plus difficiles par MMS et par mail. Des photos de cas d'école pour certaines, vouées, selon lui, à croupir dans quelques boîtes mails.

Des "archives" à portée de clic. C'est pour remédier à cet archivage "défaillant" d'images médicales instructives que  John Landy a lancé Figure1. Une fois inscrit et après avoir été authentifié comme professionnel de santé, chaque médecin ou étudiant en médecine peut commenter les photos des cas présentés par spécialité (ophtalmologie, dermatologie, gérontologie…) ou par partie de l'anatomie (tête, thorax, abdomen…). En surfant au hasard, on tombe donc aussi bien sur des photos de tumeurs énormes retirées en période post-opératoire que des IRM, des électrocardiogrammes…

Pédagogie et appels à diagnostics. Parmi les cas partagés sur Figure1, on trouve aussi bien des cas "exemplaires" à vocation "pédagogique" que des appels à diagnostics dans la lignée de ceux que l'on peut voir sur Twitter avec #DocsTocToc :

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Un utilisateur certifié peut aussi télécharger ses propres clichés pour les soumettre à ses confères virtuels. Avant de les poster, il est invité à utiliser l'outil "Face Block" pour effacer tous les détails sensibles susceptibles de révéler l'identité du patient photographié (nom du patient, visage, tatouage…). Une équipe de modération valide aussi chaque photo avant son apparition en ligne.

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>> DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ PARTAGÉS

"Le verrou n'est pas suffisant". Disponible depuis seulement quelques jours en France, Figure1 a piqué la curiosité des professionnels de santé les plus connectés. C'est le cas de @phtiriasis, dermatologue depuis 17 ans en libéral, qui a vu passer un tweet sur le sujet et s'est inscrite dans la foulée "pour voir". Tombée d'emblée "sur la photo d'un truc viscéral immonde" sans y avoir été préparée, @phtiriasis est plutôt "réticente" vis-à-vis de Figure1 même si l'idée "part d'un bon sentiment". Cette médecin s'alarme surtout de la question de la confidentialité pour les patients : "on n'est pas qu'entre médecins. Même sans compte certifié, on peut voir les clichés. Le verrou n'est pas suffisant", s'inquiète-t-elle en disant craindre "des dérives".

La question du consentement des patients lui pose aussi problème : "lorsque j'utilise une photo de patient pour un congrès de médecine, même s'il n'est pas identifiable, je lui en touche un mot avant", explique-t-elle. Surtout, @phtiriasis n'est pas convaincue de l'utilité d'un tel réseau social : "sur Internet, maintenant, on trouve toutes les images médicales que l'on veut". Quant à l'échange de clichés entre collègues d'une même spécialité, cela se fait déjà, dans sa discipline en tout cas : elle est ainsi inscrite sur le forum de la International Dermoscopy Society.

"Pas un intérêt pédagogique majeur, mais intéressant".@NoSuperDoc, étudiant en 6ème année de médecine, est plus enthousiaste à l'égard de Figure1. C'est au gré d'un post sur Facebook qu'il a découvert "l'Instagram des médecins".  "Je me suis créé un compte, pour avoir accès aux photos", explique t-il. Quel intérêt y trouve-t-il ? "Il faut un compte "vérifié" en justifiant de notre statut médical auprès des administrateurs de l'appli pour pouvoir commenter les photos, ce qui limite l'interaction pour le moment. Du coup, c'est principalement un usage de simple curiosité", reconnait l'étudiant de 23 ans en évoquant "beaucoup de photos d'"histoires de chasse", des choses assez rares et impressionnantes… qui n'ont pas un intérêt pédagogique majeur mais restent assez intéressantes à voir".

Même s'il est désormais accessible en France, Figure1 est avant tout un réseau anglophone "ce qui pose parfois des petits problèmes de compréhension", selon @NoSuperDoc, l'anglais médical n'étant parfois pas facile à traduire. Du coup, l'étudiant utilise davantage l'appli équivalente développée par des Français : Medpics. L'avantage selon lui ? Pas de vérification de compte préalable pour commenter.