Se disant "consternée", la ministre de l'Environnement Ségolène Royal "condamne la décision" de l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) "ne pas classer cancérogène probable le glyphosate". Elle "appelle" ses homologues européens "à continuer à s'opposer" au renouvellement de son autorisation, dans un communiqué diffusé jeudi.
Les experts de l'ECHA avaient estimé mercredi que le glyphosate, une substance herbicide dont l'autorisation est contestée dans l'Union européenne, ne devait pas être classé comme cancérogène. Leurs conclusions étaient attendues par Bruxelles qui doit se pencher à nouveau sur le renouvellement de sa licence.
Une substance controversée. Synthétisé par le géant américain Monsanto dans les années 1970, le glyphosate est l'herbicide le plus utilisé dans le monde. La substance, extrêmement efficace, empêche toute plante naturelle de fabriquer certains acides aminés et protéines dont elle a besoin. C'est notamment le principe actif du très controversé Roundup, mais aussi de certains insecticides, comme le malathion et le diazinon.
La question de la dangerosité de cette substance fait débat. En mars 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé le glyphosate comme une substance cancérogène "probable chez l'homme", même si "les preuves sont limitées". Six mois plus tard, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a jugé ce risque cancérogène "improbable".