La dépression est-elle une une maladie génétique ? C'est en tout cas la thèse que vient renforcer une nouvelle étude publiée lundi dans la revue Nature Genetics.
17 variations génétiques. Des chercheurs américains ont comparé le génome de 75.607 personnes diagnostiquées comme atteintes de dépression, ou traitées pour la maladie, avec celles de 231.747 personnes sans antécédents de dépression. Les scientifiques sont ainsi parvenus à identifier pas moins de 17 variations génétiques potentiellement à risque, réparties dans 15 régions du génome. Les gènes impliqués dans la dépression seraient notamment liés au système nerveux, ou impliqués dans le développement du cerveau. Un gène, qui était jusqu'alors associé à l'épilepsie et la déficience intellectuelle, est également en cause.
"Pas égaux face au malheur". Pour les spécialistes, cette nouvelle étude vient conforter scientifiquement des suppositions déjà existantes. "Beaucoup des personnes dont on pense qu'elles font une dépression parce qu'elles ont eu un problème dans leur vie ont en fait une prédisposition génétique", résume Alain Meunier, directeur du Centre de la dépression à Paris. "Cela veut dire qu’on ne serait pas égaux devant tel ou tel malheur, dans la propension de faire ou non une dépression", précise le psychiatre au micro d'Europe 1.
Vers de nouveaux traitements ? Ces résultats pourraient bien modifier notre façon de traiter la maladie. La dépression "serait ainsi beaucoup moins une maladie psychologique qu’une maladie biologique", analyse Alain Meunier. Désormais, l'espoir est permis pour les malades. "Il est probable qu’à terme, dans une dizaine d’années, arriveront des thérapies géniques. On traitera la dépression par des traitements de l’hérédité : on manipulera le génome pour que vous ne transmettiez plus la dépression à vos descendants".