LA QUESTION SEXO - Un petit pénis nuit-il au plaisir féminin ?

La sexologue Catherine Blanc répond aux auditeurs d'Europe 1.
La sexologue Catherine Blanc répond aux auditeurs d'Europe 1. © Europe 1
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Catherine Blanc
Dans l'émission "Sans rendez-vous", sur Europe 1, la sexologue Catherine Blanc répond à un auditeur qui s'inquiète que son pénis, qu'il estime trop petit, empêche sa partenaire de prendre du plaisir pendant l'acte. 

La taille de leur pénis inquiète et complexe beaucoup les hommes, qui craignent de pouvoir "honorer" leur partenaire. Dans l’émission Sans rendez-vous, sur Europe 1, Catherine Blanc, sexologue et psychiatre, répond à la question d'un auditeur qui a peur de ne pas procurer assez de plaisir à sa partenaire en raison de la taille de son pénis. 

La question de Hugo

"J'ai le sentiment que mon amie n'a pas beaucoup de plaisir, et je me demande si ça n'est pas dû à la taille de mon sexe, trop petit à mon goût ?"

La réponse de Catherine Blanc

La taille du pénis ce n'est pas ce qui compte. Le vagin est une cavité virtuelle, c'est une gaine. Les deux parois se touchent et vont se mouler à ce qui les pénètre. Le vagin va pouvoir s'étirer et s'élargir, selon la taille du pénis. A moins d'avoir un pénis plus petit que le vagin lui-même, environ 7 centimètres, il va solliciter les parois du vagin. Tout dépend ensuite de comment on va solliciter un point du corps ou un autre.

Pourquoi est-ce que ça inquiète autant les hommes ? 

Quand un petit garçon se construit, il se construit avec l'idée qu'il va devenir un homme. Devenir un homme, c'est souvent devenir comme papa. Et pour un enfant, papa est une grande personne, quand bien même il ne l'a pas vu nu. L'idée de la puissance à venir, s'il se voit du point de vue du petit garçon, c'est l'idée de la perception qu'il a de lui-même et celle de ce qu'il voudrait devenir, à savoir son père.

Par ailleurs, la pénétration n'est pas la seule source de plaisir...

A partir du moment où une femme est caressée ou pénétrée d'un doigt, elle peut avoir des jouissances extraordinaires. Et pourtant, un doigt et un pénis n'ont pas de communes mesures, on voit donc bien que ce n'est pas une question de taille. C'est vraiment dans le fantasme masculin, et la puissance que l'homme peut imaginer pour lui-même.

Dans le fantasme féminin, plus elle est en doute sur sa capacité à jouir, à être comblée, plus elle va vouloir que l'autre soit représentatif de quelque chose d'énorme pour la combler. Plus une femme se sent vide, plus elle va chercher quelqu'un qui va sensiblement pouvoir la combler. Ce n'est pas que le pénis, ça peut aussi être un gros portefeuille, de gros muscles, une grosse moto, qui renvoient l'idée de quelqu'un d’extrêmement plein. 

Comment être sûr qu'elle n'a pas de plaisir, peut-être qu'il se trompe ? 

La pornographie ne nous a donné qu'une seule et unique version du plaisir féminin, puisque contrairement à un homme qui a des érections, une femme on ne peut pas voir grand-chose, donc on attend qu'elle crie, qu'elle hurle, qu'elle supplie, pour laisser imaginer la qualité de son plaisir. 

Ne peut-il pas lui demander directement ? 

Je crois que ça la ferait sourire, puis elle dirait mais non. Même si c'est un cas où elle se sent extrêmement vide, de toute façon, les femmes sont souvent extrêmement élégantes et maternantes en disant mais non 'il est parfait, il est super', mais en réalité, il l'est, c'est la relation qui va être déterminante. Le pénis n'est que le fruit de la relation qui se joue entre eux.