Lancée il y a un an, l'expérimentation de la vente de médicaments à l'unité ne convainc pas les pharmaciens qui redoutent sa généralisation à l'heure où la Sécurité sociale doit faire des économies.
L'expérimentation. Quatorze antibiotiques et leurs génériques, soit une trentaine de médicaments, sont concernés. Le but de l'expérience, débutée en septembre 2014, lutter contre la surconsommation et faire des économies. L'Assurance maladie doit dégager plus de 10 milliards d'euros d'économies d'ici à 2017.
Le constat. Une étude de Familles rurales, réalisée fin 2014 auprès de 413 familles membres de l'association de consommateurs, avait révélé que dans une très grande majorité des cas (de 75% à 82%), il reste "une boîte entamée" quelle que soit la forme utilisée (crème, cachets ou sirops).
Les critiques des pharmaciens. "Manque de traçabilité" avec des médicaments sans boîte et donc sans numéro de lot "indispensable" pour prévenir les patients en cas de problème, difficultés dans la gestion des stocks avec des emballages incomplets, risques d'erreurs avec la "manipulation artisanale des médicaments", les reproches des professionnels sont nombreux.
Le ministère de la Santé tranchera. Un premier rapport d'étape, élaboré par des chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), est attendu en décembre. Le ministère de la Santé pourrait décider des suites à donner à l'expérience à l'issue de ce rapport, selon des sources proches du dossier.