Une équipe de chercheurs révèle que le cancer est désormais la première cause de mortalité pour les hommes dans douze pays européens, devant les maladies cardiovasculaires.
D'après une mise à jour des données épidémiologiques de la revue European Heart Journal du 14 août 2016, ils représentent 25% des décès observés en Belgique, au Danemark, en France, en Italie, au Luxembourg, aux Pays-Bas, au Portugal, en Slovénie, en Espagne, au Royaume-Uni, en Norvège et en Israël.
Des disparités de traitement. Si le cancer a devancé les maladies cardiovasculaires comme l'infarctus du myocarde et accidents vasculaires cérébraux dans ces douze pays, ce n'est pas le cas du reste de l'Europe. Les maladies du coeur concernent encore 45% des décès soit quatre millions de personnes. Par ailleurs elles arrivent toujours en tête des causes de mortalité dans les pays de l'Est comme l'Ukraine et la Bulgarie. La raison de cette disparité se trouve dans les différences de traitements et de prévention de ces maladies selon les pays.
Une meilleure prise en charge des troubles cardiovasculaires permet de prolonger l'espérance de vie et donc le nombre de cancers. C'est ce qu'il se passe dans les pays comme les Pays-Bas et le Portugal. Pour le Dr David Kayat, cancérologue à la Pitié-Salpêtrière, interrogé par France Info, les pays de l'est de l'Europe devraient connaître cette "transition épidémiologique" dans les années à venir. Il y a 20-30 ans, les pays du sud de l'Europe avaient moins de cancers que ceux du nord [...]. Désormais, il faut préparer l'Europe de l'Est à cette 'épidémie' de cancers qui les attend demain".
Le cas de la France. Les campagnes de sensibilisation pour lutter contre le cholestérol, le diabète, l'hypertension ou encore le tabagisme ont contribué à diminuer le nombre de décès causés par des maladies cardiovasculaires. En France, celles-ci sont moins mortelles que le cancer depuis 1988. L'étude montre néanmoins qu'en 2011, 64.659 hommes ont succombé à une maladie cardiaque et 92.375 sont morts d'un cancer. Si ces chiffres restent élevés, la recherche ne cesse de progresser dans la lutte contre les cancers.