Le chiffre. Le combat contre les pilules de 3e et 4e génération mené en 2012 par Marion Larat, officiellement reconnue victime d'un AVC après la prise de Meliane, a fait avancer les choses. Ce scandale a changé la donne en matière de contraception.
Preuve que cette polémique n'était pas vaine, depuis la découverte des risques liés aux pilules de 3ème et 4ème génération, les ventes de ces dernières, moins prescrites par les médecins, ont chuté de manière spectaculaire avec une conséquence notable sur la santé des femmes. Le retour aux pilules des 1re et 2e générations s'est généralisé, et s'est accompagné d'une réduction de 11 % des hospitalisations pour embolie pulmonaire de femmes en âge de procréer.
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Effondrement chez les plus jeunes. Chez les jeunes filles entre 15 et 19 ans, l'effondrement est encore plus spectaculaire. L'Agence nationale de sécurité du médicament révèle que le retour aux pilules de 1e et 2e générations s'est accompagné d'une réduction de 20% des hospitalisations pour embolie pulmonaire en seulement un an.
C'est quoi une embolie ? L'embolie pulmonaire - un caillot qui obstrue des vaisseaux dans les poumons - est une pathologie "grave et potentiellement mortelle", rappelle Mahmoud Zureich, de l'ANSM, auteur de cette étude comparative 2012-2013 sur les embolies pulmonaires chez les femmes âgées de 15 à 49 ans présentée jeudi.
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Les médecins en prescrivent moins. Les pilules de 1re et de 2e génération présentent en effet un risque thromboembolique (formation de caillots) plus faible que les pilules de 3e et de 4e génération, a rappelé l'ANSM. A la suite du scandale, les ventes de ces pilules "nouvelles générations", qui représentaient environ 50 % des ventes de contraceptifs oraux combinés depuis 2009, sont tombées à 25 %. Inversement, celles de 1re et 2e générations atteignent désormais près de 75 % des ventes, a souligné l'Agence. Ainsi, chaque année, environ 340 cas d'embolie pulmonaire devraient être évités. Ainsi, chaque année, environ 340 cas d'embolie pulmonaire devraient être évités.