L'usage massif de la téléconsultation pose problème. 2:56
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Jimmy Mohamed
Le Covid-19 et le confinement ont entraîné un boom de la téléconsultation, qui représente désormais 25% des consultations médicales. Mais selon le médecin Jimmy Mohamed, ce n’est adapté à toutes les pathologies, notamment quand il s’agit de prescrire, ou non, des antibiotiques. Il a expliqué pourquoi jeudi matin sur Europe 1.

Dans la matinale d’Europe 1 jeudi, le médecin de Jimmy Mohamed a expliqué les avantages et les inconvénients de la téléconsultation, qui a connu un véritable boom depuis le début de la crise sanitaire. Si les rendez-vous à distance ont été très utiles, il ne faut pas non plus en abuser.

"Depuis le début de la crise du Covid, la téléconsultation a rendu de nombreux services. Un an après le début de la pandémie, les patients ont toujours les mêmes questions : quand sont-ils cas contact ? Quand doivent-ils se faire tester ? Quelles précautions faut-il prendre à la maison ? Pour ces questions-là, la téléconsultation peut rendre des services. C’est également utile dans d’autres domaines, comme en dermatologie mais aussi en psychiatrie. Les addictologues ont également trouvé qu’il y avait une plus-value et cela a évité que certains patients restent isolés.

Des prescriptions d'antibiotiques trop importantes

Mais le nombre de téléconsultations a vraiment explosé et représente désormais 25% des consultations médicales, dont 80% en médecine générale. Et cet usage massif pose problème. Certaines études et la pratique des médecins sur le terrain suggèrent en effet que lors de la téléconsultation, la prescription d’antibiotiques est inadaptée et beaucoup trop importante.

Par exemple, l’immense majorité des angines sont virales. Il n’y a donc pas besoin d’antibiotiques. Mais pour le savoir, il faut faire un test de gorge, ce qui est impossible à faire à distance. Alors les médecins auraient tendance à avoir la main un peu trop lourde sur les antibiotiques. C’est la même chose pour l’otite, qui est une pathologie extrêmement courante, notamment en pédiatrie. Si un enfant a mal à l’oreille, après une téléconsultation, il va avoir droit aux antibiotiques. Sauf qu’après deux ans, l’immense majorité des otites passe sans antibiotiques, mais pour le savoir, il faut regarder les oreilles. Même chose pour la bronchite : si un médecin n’écoute pas vos poumons, il ne pourra pas savoir s’il faut prescrire ou non des antibiotiques. Surtout que comme le dit la désormais célèbre formule : "'es antibiotiques, c’est pas automatique'".