ALAIN JOCARD / AFP 1:33
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Thibaud Le Meneec
Invité sur Europe 1 vendredi, le nouveau délégué ministériel à la Santé mentale et psychiatrie, Frank Bellivier, vante des moyens "assez inédits dans la refonte du système de financement et dans les enveloppes complémentaires" à destination d'un secteur sinistré.
INTERVIEW

La psychiatrie va mal et il est (en partie) chargé de la guérir. Lui, c'est Frank Bellivier, le nouveau délégué ministériel à la Santé mentale et psychiatrie, nommé mercredi par Agnès Buzyn. La tâche que lui a confiée la ministre de la Santé et des Solidarités n'est pas mince : il s'agit de redresser le secteur, considéré comme le "parent pauvre" de la médecine française, avec deux millions de patients soignés chaque année mais 60% de lits en moins sur quarante ans. "Le bilan maintes fois fait de cette discipline montre qu'il y a une insuffisance d'offre par rapport aux besoins", déplore-t-il au micro Europe 1 de Matthieu Belliard, vendredi.

 

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Le chef du service psychiatrie du groupe hospitalier Saint-Louis, Lariboisière et Fernand Widal, à Paris, a une "ambition" pour ces "pathologies lourdement handicapantes" : améliorer 'l'accès aux soins, la diversité des parcours, pouvoir faire bénéficier à nos patients des dernières avancées en matière de prise en charge en ce qui concerne les soins et de prise en charge médico-sociale et sociale.

Refonte du financement du secteur

Problème : le financement des établissements psychiatriques est inégal selon les régions et les budgets dédiés à la psychiatrie ne sont pas toujours intégralement alloués aux services psychiatriques des hôpitaux généraux, critiquent des médecins. "C'est l'un des piliers de la feuille de route" donnée par Agnès Buzyn en juin dernier, affirme le spécialiste, via "une refonte du financement de la psychiatrie avec deux volets : modifier la manière dont les allocations sont calculées et veiller à ce que les dotations soient effectivement affectées aux structures de soins ambulatoires ou hospitalières".

Frank Bellivier aura-t-il les moyens de cette ambition ? Fin janvier, la ministre a annoncé 40 millions d'euros de crédits supplémentaires pour le secteur de la psychiatrie. "On pourra toujours considérer que c'est insuffisant", concède le psychiatre. "Mais il me semble qu'il y a là quelque chose d'assez inédit dans la refonte du système de financement et dans les enveloppes complémentaires."