Un plan d'investissement hospitalier en faveur de la psychiatrie "est nécessaire", affirme l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). Le même rapport recommande aussi de réformer le financement des soins et de "renforcer" l'offre de pédopsychiatrie.
Des services "pas toujours adaptés" aux patients. "Les conditions d'hospitalisation devraient faire l'objet d'un plan d'investissement national", qui "pourrait s'articuler avec le grand plan d'investissement" de 57 milliards d'euros annoncé par le gouvernement en octobre, estime l'Igas dans son rapport publié mercredi soir. Le montant des investissements nécessaires n'est toutefois pas chiffré, l'Igas conseillant d'abord de "procéder à un état des lieux précis des problèmes existants" et de "définir des normes pour les chambres d'isolement".
Les auteurs constatent que certains services de psychiatrie "ne sont pas toujours adaptés" aux patients accueillis, en particulier au risque de fugue des personnes hospitalisées sans consentement. Ils pointent aussi "des conditions de prise en charge peu sûres et peu dignes", notamment certaines chambres d'isolement "sans toilettes, avec un seau hygiénique".
Le premier poste de dépense de l'Assurance maladie. Par ailleurs, le rapport plaide pour "un modèle de répartition plus juste de la ressource financière" et considère que le scénario "le plus raisonnable" serait de "combiner" le système actuel de dotations aux hôpitaux "avec une rémunération à l'activité pour quelques actes".
Une augmentation globale des moyens budgétaires n'est pas évoquée, la psychiatrie étant déjà le premier poste de dépense de l'Assurance maladie (22,5 milliards d'euros en 2015, médicament inclus), loin devant le cancer. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, s'est engagée la semaine dernière à ce que "le budget de la psychiatrie soit préservé" afin de "répondre aux besoins de la population", bien qu'elle souhaite "faire évoluer à terme (le) modèle" de financement de cette discipline.