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Yasmina Kattou et Victor Pourcher , modifié à
Certains appareils respiratoires Philips peuvent-ils causer des cancers ? La question, loin d'être tranchée, met à l'épreuve les autorités sanitaires françaises. Des respirateurs de la marque Philips utilisés notamment pour les apnées du sommeil, ou par les personnes souffrant d’insuffisance respiratoire chronique font l'objet d'un rappel car défectueux. 

Le problème a été remarqué l’été dernier, en juin, par Philips mais très peu d'appareils défectueux ont été remplacés.  L'Agence Nationale de Sécurité du Médicament fait pression sur le géant industriel pour accélérer leurs remplacements. A l'origine du problème des appareils Philips : une mousse insonorisante présente à l'intérieur de certains respirateurs. De fines particules de cette mousse s'échappent et peuvent être inhalées ou ingérées par les patients.

Un danger immédiat pour les patients 

Conséquence immédiate : des maux de tête, des irritations et de la toux. Mais le géant Philips évoque un risque théorique de cancer à plus long terme. Pour l'instant ce risque n'est pas avéré. L'Agence Nationale de sécurité du médicament recommande donc aux utilisateurs de continuer leur traitement. "Pour des patients qui souffrent d’apnée du sommeil ou des patients qui ont besoin d’une assistance respiratoire tout au long de la journée, arrêter un appareil ça peut entrainer un danger immédiat pour ces patients", alerte Caroline Sémaille, directrice adjointe de l'ANSM.

Même son de cloche du côté de Jésus Gonzalez, vice-président de la société de pneumologie de langue française. "Nous passons le message qu’il y a un risque clair, fort et à court terme d’arrêter les appareillages qui sont bien faits", martèle-t-il sur Europe 1.

Un risque moindre par rapport à l'arrêt des traitements

"Pour les patients qui ont des apnées du sommeil, c’est un risque de retour de la somnolence, un risque cardiovasculaire et de fatigue qui les met en danger. On peut avoir des accidents de voiture si on s’endort au volant par exemple. Pour les patients insuffisants respiratoires avec des ventilateurs, il y a un risque d’augmentation de carbone et de coma. Nous sommes très inquiets de ses arrêts brutaux et nous travaillons à ce que ces ventilateurs ou que les mousses soient remplacés. Nous ne négligeons pas ce petit risque qu’il y a mais il est bien moindre par rapport à un arrêt des traitements."

Pression sur Philips pour les remplacements

Somnolence accrue, AVC voire même coma. Ces risques sont loin d'être hypothétiques. Sur 370.000 respirateurs défectueux en France, seulement 7% ont été repris depuis la découverte du problème cet été. L'ANSM exige le remplacement des trois quarts des appareils d'ici fin juin. Pour mettre la pression sur Philips, l'ANSM va engager une décision de police sanitaire. Cela veut dire que le fabricant s'exposera à des poursuites pénales s'il ne respecte pas le calendrier imposé par les autorités.