Faut-il avoir confiance dans les autotests vendus en pharmacie ? L'Académie nationale de pharmacie a classé à la demande du ministère de la Santé 13 dispositifs vendus en officine. Et conteste dans ses résultats l'utilité clinique de certains d'entre eux.
Fiabilité ne veut pas dire utilité. Disponibles en pharmacie, ces différents tests permettent à ceux qui le souhaitent de préserver leur anonymat, ou bien de s'informer plus vite sur leur état de santé s'ils n'ont pas le temps d'aller en laboratoire. Si vous achetez l'un de ces autotests, ne vous inquiétez pas, l'étude de l'Académie nationale de pharmacie ne conteste pas leur fiabilité, elle interroge en revanche leur rôle dans le dépistage, la prise en charge et l'accès au soin du malade.
Des résultats qui demandent le regard d'un spécialiste. Si au moins trois d'entre-deux présentent un réel intérêt pour la santé publique, à savoir les autotests du VIH, des infections tétanos et urinaires, cinq seraient carrément à éviter selon le rapport. L'autotest de la maladie de Lyme, par exemple, ou encore celui qui mesure le taux de PSA, un marqueur du cancer de la prostate. Pour le Dr Liliane Grangeot-Keros, les résultats de ces tests sont en vérité difficiles à interpréter. "Un taux élevé de PSA peut angoisser inutilement un patient. À l'inverse, ça peut faussement rassuré si le PSA est dans les valeurs dites 'normales'", pointe-t-elle auprès d'Europe 1.
Suivant la même logique, l'Académie déconseille aussi les autotests qui concernent les infections de l'estomac, le dépistage rapide du cancer colo-rectal ou encore les tests qui signalent des allergies.