Les personnes de plus de 50 ans représentent une part croissante des patients séropositifs en Europe, avec une nouvelle infection par le virus du sida (VIH) diagnostiquée sur six les concernant en 2015, selon une étude publiée dans la revue médicale The Lancet mercredi.
Des diagnostics plus tardifs. De surcroît, ils sont plus susceptibles que des personnes plus jeunes (15-49 ans) d'être diagnostiqués aux stades avancés de l'infection, dont le sida avéré, et d'avoir contracté le virus lors de rapports hétérosexuels, souligne l'étude. Entre 2004 et 2015, le taux de diagnostic dans cette population vieillissante a augmenté dans 16 pays européens, tout en restant stable ou en baisse dans 15 autres, d'après l'étude.
Au sein de cette population, les taux d'infection par le VIH ont diminué dans un pays, au Portugal, et augmenté dans 16 autres (Belgique, Bulgarie, République tchèque, Estonie, Allemagne, Grèce, Hongrie, Irlande, Lettonie, Lituanie, Malte, Norvège, Pologne, Roumanie, Slovaquie et Royaume-Uni) durant cette période.
Un nombre de nouveaux patients en augmentation pour les plus de 50 ans. Dans l'ensemble, le taux des infections nouvellement signalées parmi les gens de 50 ans ou plus dans 31 pays - l'Union européenne avec l'Islande, le Liechtenstein et la Norvège - a augmenté de plus de 200% chaque année pendant cette période, passant de 2,1 à 2,6 personnes pour 100.000. Les nouveaux cas parmi les jeunes, entre-temps, sont restés stables, en moyenne à environ 11,4 patients supplémentaires pour 100.000 des 15-49 ans chaque année de 2004 à 2015.
Plus de prévention nécessaire. "Nos résultats illustrent un besoin évident de fournir des programmes complets de prévention du VIH... ciblés sur les personnes âgées en Europe", estime l'auteur principal de l'étude Lara Tavoschi, chercheur au Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), basé en Suède. Outre les préservatifs, il s'agit de rendre plus accessibles les tests diagnostics - auto-tests - inclus pour améliorer le diagnostic précoce et le début rapide du traitement, explique-t-elle dans un communiqué.
Moins de nouvelles infections... Selon l'OMS, entre 2000 et 2016, le nombre de nouvelles infections a chuté de 39% et celui des décès liés au VIH a baissé d'un tiers, avec 13,1 millions de vies sauvées grâce au "TAR" (traitement antirétroviral). Mais le nombre de personnes vivant avec le VIH, qui relèvent d'un traitement à vie, continue de croître.
... mais plus de patients traités à vie. Quelque 36,7 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde, selon le dernier décompte de l'Onusida - le programme de coordination de l'ONU contre le sida - pour l'année 2016. En 2013, l'Onusida estimait que 4,2 millions de personnes âgées de 50 ans et plus vivaient avec le VIH dans le monde entier. Une prise en charge très précoce permet globalement de contrôler l'infection et de réduire fortement les risques de contamination.