Des chercheurs de l'Université de Pittsburgh, aux États-Unis, ont créé un algorithme capable d'identifier, dans 90 % des cas, des personnes ayant des idées suicidaires, rapporte mardi Le Figaro. La machine aurait même décelé dans un groupe une personne ayant tenté de faire une tentative de suicide. Les résultats de cette étude ont été publiés le 30 octobre dans la revue Nature Human Behavior.
Pour cette étude, 17 jeunes personnes, âgées de 18 à 30 ans, qui ont récemment fait part de leurs envies suicidaires à leurs psychologues, ont servi de "base de travail". Les chercheurs ont dans le même temps travaillé avec 17 autres personnes dites "en bonne santé mentale". Les 34 participants ont tous passé une IRM fonctionnelle, permettant d'analyser l'activité cérébrale grâce à l'afflux de sang oxygéné.
"Gentillesse", "cruauté", "sans espoir". Dans l'IRM, 30 mots positifs ("insouciance", "vitalité", "gentillesse"), négatifs ("cruauté", "inquiet", "obscurité") et dix mots relatifs au désespoir et à la mort ("sans espoir", "funèbre", "désespéré") ont été affichés sur un écran, les uns à la suite des autres. Les 34 participants ont chacun été invités à réfléchir à chaque mot tandis que les chercheurs observaient les parties du cerveau en action. Les images de l'IRM ont toutes été soumises à l'algorithme.
Dans 87 % des cas, l'algorithme a reconnu les personnes qui ont tenté de se tuer. Pour chaque mot, les chercheurs ont signalé à l'ordinateur si les images provenaient de personnes aux idées suicidaires ou de personnes en bonne santé mentale. Par la suite, les chercheurs ont soumis à l'ordinateur des images qu'il ne connaissait pas et lui ont demandé de classer les personnes. Selon Le Figaro, l'algorithme n'a pas fait d'erreur dans 91% des cas. Pour tester leur machine, les scientifiques lui ont ensuite présenté des images de 21 personnes ayant des idées suicidaires, exclues au préalable de l'analyse en raison de leur mauvaise qualité. Dans 87 % des cas l'algorithme, a reconnu les personnes qui avaient tenté de se tuer.
Une étude similaire en 2016. En s'intéressant uniquement aux personnes suicidaires, l'algorithme a réussi à détecter celles qui avaient tenté de mettre fin à leurs jours, dans 94 % des cas. Le Figaro rappelle qu'en 2016, d'autres chercheurs américains avaient développé un algorithme capable de détecter les idées suicidaires, à partir de l'analyse conjuguée des données verbales et acoustiques.