Dix pour cent des habitants les plus riches de la planète émettent plus de la moitié des émissions de CO2, alors que la moitié la plus pauvre du globe n'est responsable que de 10% des rejets polluants, assure l'ONG britannique Oxfam dans un rapport publié mercredi.
"175 fois plus de CO2". "Les individus riches et les grands émetteurs de CO2 doivent enfin être tenus pour responsables de leurs émissions", estime dans ce rapport Romain Benicchio, responsable des politiques climat à Oxfam France. "Les pays en développement doivent faire leur part, mais c'est aux pays riches qu'il appartient de montrer la voie et d'assumer les conséquences désastreuses de leurs modes de développement et de consommation", ajoute-t-il. Selon ce rapport, une personne qui fait partie des 1% les plus riches au monde "génère en moyenne 175 fois plus de CO2 qu'une personne se situant dans les 10% les plus pauvres".
Au cœur des négociations de la COP21. Le rapport "Inégalités extrêmes et émissions de CO2" est publié en marge des grandes négociations internationales sur le climat près de Paris, censées donner naissance à un accord ambitieux en mesure de permettre de limiter le réchauffement à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Et la question de la "responsabilité historique" des pays industrialisés dans le dérèglement climatique, ainsi que celle de l'aide financière aux pays du Sud pour accompagner leur adaptation aux effets du réchauffement, sont au cœur des pourparlers.
Responsabilité "différenciée". A cet égard, nombre de pays en développement tiennent particulièrement au principe de "responsabilité commune mais différenciée", qui implique que les pays du Nord soient tenus à plus d'obligations. "Les émissions augmentent rapidement dans les pays en développement, mais une grande partie de ces émissions proviennent de la production de biens consommés dans d'autres pays", répond Oxfam. "Autrement dit, les émissions associées au mode de vie de la majeure partie de leur population demeurent très inférieures à celles des habitants des pays développés", ajoute l'ONG.