Jeff Bezos dévoile son projet d’alunisseur : "Un rebondissement dans une histoire qui ne fait que démarrer", estime Alain Cirou

Jeff Bezos, Blue Moon, MARK WILSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP 1280 1:20
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Pauline Jacot, édité par Grégoire Duhourcau avec AFP , modifié à
Jeudi, le patron d'Amazon Jeff Bezos a présenté Blue Moon, un projet d'alunisseur capable de se rendre sur la Lune en 2024. Pour Alain Cirou, spécialiste scientifique d'Europe 1, "c'est un rebondissement" alors que l'administration Trump a récemment mis la pression sur la Nasa pour retourner sur la Lune.
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L'homme le plus riche du monde, Jeff Bezos, patron d'Amazon et de la société spatiale Blue Origin, a annoncé jeudi à Washington qu'il entendait participer à la nouvelle conquête de la Lune, en présentant un projet d'alunisseur pour y transporter véhicules et équipements en 2024. Blue Origin entre ainsi dans la compétition avec des sociétés établies, qui rivalisent pour décrocher des contrats avec la Nasa pour le retour d'astronautes sur la Lune dans cinq ans. "C’est le compétiteur de Space X", la firme fondée par Elon Musk, explique Alain Cirou, spécialiste scientifique d'Europe 1.

"Voici Blue Moon", a déclaré Jeff Bezos lors de cette présentation. Derrière lui, des rideaux ont dévoilé une maquette de grand atterrisseur, pesant plus de trois tonnes à vide et 15 tonnes avec le plein de carburant, équipé d'un unique moteur. Il pourra transporter 3,6 tonnes de fret sur la surface lunaire, et 6,5 tonnes dans une version plus grande. "C'est un véhicule incroyable, et il ira sur la Lune", s'est enthousiasmé Jeff Bezos.

Bezos "propose ce dont la Nasa ne dispose pas et ce que Space X n'a pas"

Selon Alain Cirou, cette présentation "tombe à propos" : "Ce qu’il propose aujourd’hui avec Blue Moon, c’est de fournir ce que la Nasa est en train de rechercher et dont elle ne dispose pas. Et ce que Space X n’a pas, c’est-à-dire un atterrisseur capable de se poser sur la Lune."

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D'après un document diffusé ensuite par Blue Origin, l'objectif du premier alunissage est 2024. "Bezos dit : 'Voilà, ça fait trois ans que je travaille sur ce sujet. J’ai un engin qui peut être fabriqué très vite, avec un prix défiant toute concurrence pour emmener des hommes sur la Lune et le matériel qui va avec'", décrit Alain Cirou. Il assure que "c'est un rebondissement dans une histoire qui ne fait que démarrer".

Donald Trump a mis la pression sur la Nasa

Surtout "depuis que Donald Trump a fait pression sur la Nasa en disant : 'Dans cinq ans au minimum (ce qui correspondrait à la fin de son éventuel second mandat), on doit retourner sur la Lune'." Fin mars, le vice-président Mike Pence a annoncé un objectif fixé à 2024, ce qui a plongé la Nasa dans une frénésie d'activité, car cette mission était initialement prévue pour 2028.