Kepler a réalisé ce qu'aucun autre télescope n'avait réalisé avant lui : capter l'onde de choc provoquée par l'explosion d'une étoile. C'est la Nasa qui a annoncé cet exploit mercredi.
500 fois notre Soleil. Le télescope Kepler, envoyé dans l'espace en 2009 pour scruter les étoiles et détecter de nouvelles planètes, a enregistré l'onde de choc de l'explosion de l'étoile KNS 2011d. Situé à 1,2 milliard d'années-lumière de notre Terre, cette géante rouge, 500 fois plus imposante que notre Soleil et 20.000 fois plus lumineuse, s'est en effet effondrée sur elle-même. L'événement, qui a duré 20 minutes, a pu être enregistré par les nombreux capteurs de Kepler. Pour rappel, une étoile explose (on dit aussi qu'elle "s'effondre sur elle-même") lorsqu'elle a épuisé tout son carburant. Ses différentes couches se disloquent alors et elle devient une "supernova".
Merci à la "vigilance de Kepler". La palme de la découverte revient à un chercheur américain, Peter Garnavich, astrophysicien à l'université de l'Indiana. Pendant trois ans, il a analysé avec son équipe les données récoltées par Kepler dans des centaines de galaxies. "Vous ne savez pas quand une supernova va retentir, et la vigilance de Kepler nous a permis d’être témoin du début de l’explosion", a-t-il expliqué.
Quel intérêt ? Les explosions d'étoiles intéressent au plus haut point les scientifiques car elles libèrent dans l'espace de nombreux éléments. "Comprendre la physique de ces événements violents permettra aux scientifiques de mieux comprendre comment les origines de la chimie et de la vie se sont dispersés dans le temps et l’espace", a détaillé Peter Garnavich. "Tous les gros événements dans l’univers proviennent d’explosions de supernovas. Par exemple, tout l’argent, le nickel et le cuivre de la Terre, et même dans nos corps, sont apparus après l’explosion d’étoiles", a précisé Steve Howell, astronome sur le projet Kepler.