Vingt-six policiers et gendarmes sont morts dans l'exercice de leur fonction en 2016, selon une étude publiée jeudi. L'année a notamment été marquée par l'assassinat djihadiste de Magnanville, plusieurs dramatiques accidents, et une hausse du nombre de blessés chez les forces de l'ordre plus souvent agressés.
10 morts hors mission. Selon ce bilan dressé par l'ONDRP (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales), deux policiers et quatorze gendarmes ont péri alors qu'ils exerçaient une mission opérationnelle de police. Les morts des dix autres fonctionnaires et militaires sont survenues en dehors de leur temps de mission mais alors qu'ils étaient "en service", lors d'accidents en période d'astreinte, de formation ou de trajets domicile-travail, selon les explications de l'observatoire. Les gendarmes ont payé le plus lourd tribut, avec notamment le crash d'un hélicoptère en mai 2016 dans les Hautes-Pyrénées dans lequel quatre militaires périrent, et un accident de la route en décembre dans l'Oise, qui a coûté la vie à trois jeunes membres d'un peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (Psig).
Le nombre de morts "en forte hausse". Sur l'ensemble des 16 décès de policiers et gendarmes "en mission", quatre ont été causés par l'usage d'une arme ou une agression physique. Ce total n'intègre pas l'assassinat du commandant de police Jean-Baptiste Salvaing et de sa compagne Jessica Schneider, à leur domicile de Magnanville dans les Yvelines par un assaillant se revendiquant de l'Etat islamique (EI), répertorié parmi les morts en service. Ce bilan humain de 26 morts "est en forte hausse comparé à 2015, année durant laquelle 14 agents avaient perdu la vie", commente l'ONDRP. Depuis 2012, les deux forces de sécurité comptabilisent chaque année en moyenne 19 décès.
"Stabilité" pour les blessés. L'ONDRP constate une "stabilité" du nombre de personnels blessés en 2016, soit 18.721 policiers et gendarmes et une baisse de 1,7% par rapport en 2015. Mais si le nombre de blessés "en service" diminue de 7,4%, le nombre de fonctionnaires et militaires blessés "en mission" augmente, notamment ceux qui ont été victimes d'une agression. Ainsi, 1.984 gendarmes ont été blessés après avoir été agressés, soit une hausse de 9,8%, souligne l'ONDRP. Chez les policiers, entre 2015 et 2016, le nombre d'agents blessés par une arme bondit de 430 à 687, ce qui ne représente toutefois que 12% du total des policiers blessés "en mission", soit 5.767. "L'augmentation du nombre d'agressions sur des policiers ou des gendarmes en service actif est une tendance qui s'inscrit sur le long terme", a commenté Christophe Soullez, chef de l'ONDRP.