Bâtiments publics dégradés, magasins pillés, véhicules incendiés... De nombreuses villes de région parisienne et de province se sont réveillées vendredi avec les stigmates d'une nouvelle nuit de violences, la troisième depuis la mort de Nahel mardi à Nanterre, tué par un policier. Dans la nuit de jeudi à vendredi, les forces de l'ordre ont procédé à 875 interpellations, a annoncé dans un tweet Gérald Darmanin, qui a évoqué "une rare violence". Près de 249 policiers et gendarmes ont été blessés.
>> LIRE AUSSI - EN DIRECT - Mort de Nahel : «Toutes les hypothèses» sont envisagées pour rétablir «l'ordre républicain», déclare Elisabeth Borne
La région Île-de-France est la plus touchée
L'ensemble du pays a sombré dans le chaos dans la nuit de jeudi à vendredi. De nombreuses villes ont été touchées, comme à Marseille, Lyon, Bordeaux, Nantes ou Lille. À Amiens, une école maternelle a été en partie incendiée et par conséquent, l'accueil des enfants a été impossible ce vendredi matin. C'est en Île-de-France que les affrontements ont été les plus violents entre les forces de l'ordre et les émeutiers. Des échanges marqués par des tirs de mortiers d'artifice, de cocktails Molotov utilisés pour cibler les policiers mais aussi les bâtiments publics. Le commissariat de Rosny-sous-Bois a été attaqué à la pelleteuse.
La préfecture de police de Paris dénombre ce matin 1.521 incendies, dont 640 feux de poubelles. Des scènes de violences surréalistes qui ont conduit à des pillages de boutiques en plein Paris. Louis Vuitton, Nike ou le magasin Zara de la rue de Rivoli. À Drancy, en Seine-Saint-Denis, des jeunes ont volé un camion pour foncer sur un centre commercial.
34 mairies et 28 écoles incendies ou dégradées
Au niveau national, 39 locaux de la Police nationale ont été attaqués, 24 locaux de la Police municipale ainsi que 16 casernes de gendarmerie. 119 bâtiments publics ont également été touchés par les émeutes : 34 mairies et 28 écoles ont notamment été incendiées ou dégradées.
Emmanuel Macron est prêt, "sans tabou", à faire évoluer le dispositif de sécurité, a fait savoir l'Elysée vendredi après une troisième nuit d'émeutes urbaines en France, l'exécutif n'excluant pas de recourir à l'état d'urgence.