Net recul. La ministre de l'Education devrait amorcer un recul très net concernant les classes bi-langues, qui permettent aux collégiens d'apprendre deux langues vivantes dès la 6ème. Najat Vallaud-Belkacem avait annoncé leur suppression totale car elles étaient, selon elle, trop élitistes. Finalement, 70 % des classes bi-langues devraient être maintenues, mais avec des disparités régionales.
"D'une académie à l'autre, c'est la loterie". "Les décisions des recteurs ne sont pas du tout coordonnées. Il n'y a aucun pilotage national", regrette Valérie Sipahimalani, du syndicat SNES-FSU. "D'une académie à l'autre, c'est la loterie. Si vous êtes à Paris l'an prochain, vous êtes sûr d'avoir accès à la bi-langue. Si vous êtes sur Bordeaux, c'est beaucoup moins sûr. Si vous prenez le cas de l'Académie de Lille, par exemple, on supprime toutes les bi-langues anglais et allemand qui ne sont pas dans des zones d'éducation prioritaires (ZEP). Mais du coup, on a 130 profs d'allemand qui se retrouvent sur le carreau", s'indigne-t-elle.
Le financement en question. Dès l'annonce de ces mesures, les critiques n'avaient pas tardé à émaner, notamment autour du financement. "A Lille, le collège maintient la bi-langue sur ses propres fonds. Cela veut dire, en pratique, qu'il va devoir décider s'il dédouble ses travaux pratiques de chimie ou s'il maintient la bi-langue. Il y a une concurrence qui se met en place. Donc on aimerait bien qu'il y ait une politique nationale et qu'on donne une règle", répète Valérie Sipahimalani. La réforme du collège prévue par la ministre de l'Education doit entrer en vigueur à la rentrée prochaine.