Feu vert pour la recherche sur l'embryon

© REUTERS
  • Copié
Sophie Amsili avec agences , modifié à
Les députés ont adopté le texte autorisant la recherche sur l'embryon et les cellules souches.

Le feu vert. Le Parlement a définitivement adopté mardi le texte autorisant la recherche sur l'embryon et les cellules souches. Après avoir été adoptée par le Sénat en décembre, cette proposition de loi des radicaux de gauche a reçu l'approbation des députés avec 314 voix contre 223. Le clivage droite-gauche est franc sur cette question : les députés socialistes ont voté pour et les députés UDI et UMP contre.

Ce que ça change. La recherche sur l'embryon et les cellules souches passe ainsi en France de l'interdiction avec dérogations, en vigueur depuis 2004, à l'autorisation encadrée. "L'enjeu, c'est la médecine régénérative et la thérapie cellulaire", a expliqué le président des députés PRG, Roger-Gérard Schwartzenberg, ancien ministre de la Recherche. "Dans quelques instants, pensez à ceux de nos concitoyens malades qui attendent, qui espèrent des thérapies nouvelles", a-t-il ajouté, citant la dégénérescence de la rétine, la maladie d'Alzheimer, ou encore les maladies cardiaques.

>>  LIRE AUSSI : Recherche embryonnaire : ce qui pourrait changer

Une vive opposition. L'opposition, qui avait déjà réussi le 28 mars à faire interrompre l'examen de cette proposition de loi en faisant traîner les débats, a mené une longue bataille, déposant près de 300 amendements sur un texte comptant un seul article. L'UMP a d'ores et déjà annoncé qu'elle allait déposer un recours devant le conseil constitutionnel. De son côté, l'ancien rapporteur des lois de révisions bioéthiques, Jean Leonetti (UMP) a estimé qu'"en été, en session extraordinaire, nous avons bâclé un débat". Il a mis en garde contre "les espoirs déçus": "Ne laissez pas croire que les gens seront guéris." "L'éthique doit-elle changer quand la majorité change?" a-t-il demandé.

"Calomnie", a rétorqué le député PS Jean-Louis Touraine au sujet d'un loi adoptée en catimini. "Le débat a duré 30 ans", a-t-il ajouté. Pour l'élu, c'est un "grand jour pour la bioéthique" : c'est une "avancée que nous attendons depuis 35 ans."