L'appel d'une mère à Carla Bruni

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avec Virginie Riva et AFP , modifié à
TEMOIGNAGE - Son fils est mort cet été à la prison de Grasse. Elle écrit à l'épouse du président.

Dans "un appel affligé", elle demande "justice" pour son fils. Cira Antignano, la mère d'un détenu italien, décédé le 26 août dernier à la prison de Grasse, a écrit à Carla Bruni-Sarkozy, pour que "lumière soit faite" sur la mort de son fils.

"Il a d'abord ressenti une grosse fatigue"

Daniele Franceschi était incarcéré à Grasse depuis le mois de mars pour l'utilisation d'une carte bancaire falsifiée dans un casino.

Le jour de sa mort, ce charpentier de 31 ans, père d'un enfant de 9 ans, a senti une "grosse fatigue". A l'infirmerie, les services médicaux lui ont fait passer un électrocardiogramme, mais l'ont déclaré en bonne santé. Quelques heures plus tard, Daniele Franceschi s'écroulait et, malgré l'usage d'un défibrillateur, n'a pu être ramené à la vie.

Officiellement, il est décédé d'une crise cardiaque. Mais sa famille n'y croit pas."Mon fils, il est pas mort comme ça. Il a été battu et personne ne me l'enlèvera de l'esprit", affirme Cira Antignano sur Europe 1.

"Qu'est-ce qu'ils avaient à cacher ?" :

"Sans yeux, sans cerveau, sans foie, sans cœur..."

Le corps de Daniele Franceschi a été rendu à sa famille "sans yeux, sans cerveau, sans foie, sans cœur, sans intestin", égrène sa mère. "Ils m'ont rendu une carcasse", s'indigne-t-elle. Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a même dû intervenir pour que le corps du détenu soit rapatrié pour une seconde autopsie.

"C'est une mère et elle est italienne"

Cira Antignano a donc écrit à Carla Bruni-Sarkozy, "parce que c'est une mère et qu'elle peut comprendre la douleur que j'éprouve". "La deuxième raison, c'est parce qu'elle est italienne", ajoute-t-elle.

De son côté, le maire de Viareggio, dont était originaire le détenu, s'est adressé au président Nicolas Sarkozy, pour dénoncer "les contradictions" apparues dans la version officielle et réclamer "une réponse rapide et exhaustive de la part de la justice française".

En France, le parquet a décidé début septembre d'ouvrir une information judiciaire sur les causes du décès après une autopsie qui a exclu des chocs traumatiques.