Le numéro d'équilibriste de Me Herzog

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et Lionel Gougelot
A l'occasion d'une conférence, l'avocat de Nicolas Sarkozy a critiqué, sans le citer, le juge.

Quelques jours après la mise en examen de Nicolas Sarkozy pour "abus de faiblesse" dans l'affaire Bettencourt, Me Herzog ne manque pas une occasion de critiquer la justice et à travers elle, le juge d'instruction Jean-Michel Gentil, à l’origine de cette décision. Lors d'une conférence sur la justice, donnée devant des étudiants d'une école de commerce de la banlieue de Lille, Me Herzog s'est livré à un numéro d'équilibriste, critiquant sans le citer le magistrat.

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Les "erreurs" de Gentil. Refusant de faire le moindre commentaire devant les micros et les caméras, c'est face aux étudiants que l'avocat est revenu sur la décision de Jean-Michel Gentil de mettre son client en examen. C'est lors d'un échange avec son confrère Me Eric Dupont-Moretti que Me Thierry Herzog a laissé entendre que le juge d'instruction avait fait une "erreur" en mettant Nicolas Sarkozy en examen. Alors que Me Eric Dupont-Moretti explique aux étudiants qu'une faute de procédure ne peut être imputée à un avocat, mais à un juge, Thierry Herzog lâche : "et Dieu sait si les juges commettent des erreurs".

"M. Sarkozy ne risque pas de démissionner". L'autre pique de l'avocat intervient à la suite d'une question d'un étudiant sur deux sujets d'actualité brûlants : l'ouverture d'une information judiciaire visant Jérôme Cahuzac et la mise en examen de Nicolas Sarkozy. Alors que l'élève fait allusion aux "révélations de Mediapart" qui touchent les deux hommes politiques, Me Thierry Herzog le coupe avant de lui répondre en souriant : "si ça ne vous ennuie pas de ne pas assimiler les deux, j'aimerais autant." Et d'ajouter : "Encore que, M. Sarkozy ne risque pas de démissionner."

L'impartialité du juge Gentil pointée du doigt. Sur une dernière question, Me Herzog ne manque pas de lancer une nouvelle offensive contre le juge Gentil, accusé d'avoir signé un texte critiquant la politique de l'ancien président. "On ne peut pas considérer qu'il soit normal pour un juge de porter un jugement politique, sachant qu'il est amené à connaître d'une affaire qui peut concerner cet homme politique", estime l'avocat de l'ancien chef de l'État. Puis vient la fin de la conférence et sur un dernier mot, Me Herzog réaffirme son souhait qu'il y ait la même justice tous. Là aussi, l'allusion est assez claire.