Les boissons énergisantes, quesako ?

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Assiya Hamza , modifié à
ZOOM - Largement utilisées en France, elles ne seraient pourtant pas exemptes de tout danger.

Elles sont sensées donner des ailes. Pourtant, au lendemain du décès de deux personnes par crises cardiaques, les boissons énergisantes sont à nouveau dans le collimateur des autorités sanitaires. Non réglementées, elles sont sous le coup de plusieurs investigations de l'agence de sécurité sanitaire pour l'alimentation (Anses). Sont-elles vraiment dangereuses ? Europe1.fr fait le point.

D’où viennent-elles ?  La première boisson énergisante a vu le jour au Japon dans les années 60 : le lipovitan. Il a fallu ensuite attendre les années 80, pour voir un produit équivalent sur le marché européen : le Red Bull. Lors d’un voyage en Thaïlande, un entrepreneur autrichien  découvre le krating daeng, littéralement buffle rouge. A partir de cette potion, Dietrich Mateschitz créé sa propre recette. Le succès est immédiat.

Quand sont-elles arrivées en France ?  Elles ont été autorisées en 2010. Jusqu’à lors, le Red Bull était interdit en raison d’un rapport de l'AFSSA datant de 2003. Après avoir mené des expériences sur les rats, les chercheurs ont observé  des " effets neuro-comportementaux indésirables ".

Les boissons énergisantes en chiffres. C’est un marché en pleine expansion. En Amérique du Nord, plus de 2010 marques ont été recensées. En 2011, le marché a représenté 113,5 millions d’euros en France soit une hausse de 17,4% du chiffre d’affaires.

Quel sont leurs effets ? Elles visent à donner de l’énergie à son consommateur en utilisant des stimulants. A ne pas confondre avec les boissons énergétiques destinées, elles, aux sportifs et qui sont réservées à l’effort intense car elles fournissent calories et sels minéraux, indispensables à la réhydratation.

Quelle est leur composition ? Elles ne contiennent pas de produit miracle. Elles sont composées principalement de sucre, de substances stimulantes comme la caféine de la taurine et de la glucuronolactone. Le regain d'énergie que ressent le consommateur provient donc essentiellement du sucre et de la caféine qui composent les boissons énergisantes. Elles contiennent 8 grammes de caféine en moyenne par cannette.  Or, la caféine est un stimulant qui, consommé à fortes doses, peut s’avérer nocif.

La  taurine, acide aminé naturellement présent dans l’organisme, est l’un des ingrédients qui pose problème. Dans ces energy drinks, elle est dix fois plus concentrée. Or ses effets sur l’organisme restent méconnus.

La glucuronolactone, autre molécule présente dans l'organisme, est très concentré dans ces cannettes, précise e-santé. Ce sucre est cependant Il y en a de 600 à 1 136 mg dans les boissons énergisantes contre 1 à 2 mg dans le corps, précise le site.  Selon un rapport de l’Anses, le glucuronolactone affecterait le fonctionnement des reins.

A l’heure actuelle, les effets à long terme de ce mélange dans la même boisson restent inconnus.

Quels sont les effets indésirables ?  Deux cas de décès par crises cardiaques en lien avec la consommation de boissons énergisantes ont été signalés aux autorités sanitaires, a indiqué mercredi l'agence de sécurité sanitaire pour l'alimentation. "Des investigations sont en cours".

Instituée en 2008, la surveillance de ces boissons a permis de recenser parmi 24 cas d'effets secondaires rapportés, treize pour lesquels "un lien de causalité possible ou probable a pu être établi", selon l’agence de sécurité sanitaire pour l'alimentation. Les effets rapportés sont d'ordre cardiaque (trouble du rythme: tachycardie), neurologique (crises d'épilepsie,tremblements, vertiges),et  psychiatrique (angoisses, agitation, confusion).

Par ailleurs, "trois cas d'accidents vasculaires cérébraux et deux cas d'arrêt cardiaque - dont un mortel - ont été signalés pour lesquels le lien avec la consommation de boisson énergisante n'a pu être clairement établi", indique encore l'Anses.

Le cocktail alcool/energy drink. Souvent associées à la fête, les boissons énergisantes sont mélangées à l’alcool par les jeunes. Elles diminuent généralement la perception des symptômes associés à l’alcool, mais ne réduit pas pour autant les effets négatifs de cette substance. Autrement dit, le consommateur est ivre mais ne s’en rend pas compte.  Prendre le volant n’est donc pas un problème.