Mediator : Philippe Even déplore "la lenteur de la justice"

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"La présence de Jacques Servier au procès du Mediator est sans importance. Ce procès n'en a pas beaucoup non plus", a estimé mardi sur Europe 1 le Pr Philippe Even, co-auteur d'un rapport sur le médicament controversé en 2011. Le procès des Laboratoires Servier s'ouvre mardi à Nanterre. Le fondateur, Jacques Servier, et quatre anciens cadres de la société et de sa filiale Biopharma, devront répondre de "tromperie aggravée" dans l'affaire du Mediator. Mais Philippe Even se dit "pas loin" de "se foutre"  du procès car selon lui, le problème "c'est le médicament". "Le vrai procès est celui qui prendra en compte les morts liés au Mediator, qui aura peut-être lieu l'année prochaine".

"Ce qui me préoccupe surtout c'est les 8.000 plaignants ou presque qui depuis un an passent devant les experts de l'ONIAM (Office national d'indemnisation des accidents médicaux) qui n'ont traité que 700 dossiers en un an. Il faudra 10 ans pour tout traiter", regrette le professeur, déplorant "la lenteur de la justice. "Sur les 700 dossiers, 46 seulement ont été jugés malades et seront remboursés par Servier. Jacques Servier a vendu son médicament à 700.000 personnes, il a gagné 700 millions. Qu'est ce qu'on attend pour dire que ce médicament n'en était pas un, qu'il était dangereux et pour demander à Servier de rembourser les 700 millions et les répartir sur les malades".