Florence Aubenas, présidente de l'Observatoire international des prisons (OIP), a mis en garde samedi contre le "risque d'implosion" dans les prisons devant la difficulté des prisonniers et de leurs surveillants à communiquer, lors d'un débat les ayant réunis exceptionnellement à Lyon. Seuls deux détenus étaient présents au débat, une permission de sortie leur ayant été accordée, sur une "quinzaine" de demandes au total. Deux surveillants pénitentiaires étaient également dans la salle sans s'identifier, selon l'OIP. "Quand vous avez un concert de gens qui vous disent: je suis détenu on ne m'entend pas, je suis intervenant on ne m'entend pas, je suis surveillant on ne m'entend pas, si on n'est pas capable de l'écouter aujourd'hui, on va vers un risque d'implosion", a ajouté Florence Aubenas, qui a coanimé le débat avec Jean-Pierre Guéno, auteur du livre "Paroles de détenus". Dans les prisons, il y a "une espèce de terreur" a souligné Bernadette, un des deux détenus présents samedi, en dénonçant la censure de l'administration pénitentiaire qui "freine" les prisonniers à écrire à l'OIP par la lecture de leurs lettres.