Un ancien SDF poursuit le photographe Banier

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avec AFP

Un ancien SDF mécontent d'avoir été photographié par François-Marie Banier, au point de l'avoir giflé en 2011, le poursuit mardi devant le tribunal correctionnel de Paris pour dénonciation calomnieuse et lui réclame un million d'euros de dommages et intérêts. Le 2 juillet 2011, les chemins de Michel Baldy, alors sans abri, et de François-Marie Banier, l'un des principaux protagonistes de l'affaire Bettencourt, se croisent sur les Champs-Elysées à Paris. Le premier fait la manche, un gobelet accroché à sa canne à pêche, le second l'immortalise avec son appareil photo.

Mécontent, le SDF exige l'effacement du cliché, le photographe refuse, le ton monte, Baldy gifle Banier, la police est alertée. Alors qu'il était entendu par les forces de l'ordre et déposait plainte, le photographe avait affirmé que le sans-abri avait proféré des injures homophobes et des menaces de mort. Contestant pareils propos, pour lesquels il n'a d'ailleurs pas été poursuivi, souligne son avocat Me Nicolay Fakiroff, Michel Baldy a assigné le photographe pour "dénonciation calomnieuse".

Il lui demande un million d'euros de dommages et intérêts, et non un euro symbolique, car selon Me Fakiroff, qui n'est "pas sûr que Banier soit l'homme du symbole", "tout est extravagant" avec le photographe. Selon Me Laurent Merlet, conseil de M. Banier, le délit de dénonciation calomnieuse n'est pas constitué dans la mesure où son client n'est pas allé spontanément dénoncer les propos tenus selon lui par M. Baldy, mais les a évoqués alors qu'il était interrogé par la police dans le cadre d'une enquête de flagrance après l'altercation.

Selon lui, les faits sont impossibles à prouver, "c'est parole contre parole", a-t-il souligné, expliquant que M. Baldy, qui était en état d'ébriété, avait dû attendre cinq heures en cellule de dégrisement avant d'être entendu par les policiers. Pour avoir giflé François-Marie Banier, qui n'avait pas maintenu sa plainte, Michel Baldy a été reconnu coupable mais dispensé de peine le 25 novembre 2011 par le tribunal correctionnel de Paris, selon Me Fakiroff.  Son client est aujourd'hui gardien d'immeuble, a indiqué l'avocat.

Dans l'affaire Bettencourt, le parquet de Bordeaux a requis le renvoi de François-Marie Banier devant le tribunal correctionnel pour abus de faiblesse et blanchiment d'abus de faiblesse. Ses avocats ont déposé auprès des magistrats instructeurs une note de 80 pages qui conteste les griefs qui lui sont reprochés et leur demande de prononcer un non-lieu.