La mairie de Lille a demandé l'évacuation d'un camp de Roms après une série d'agressions sur des joggeuses. Les plaintes étaient de plus en plus nombreuses. C'est une page Facebook, créée en soutien à Lucie, l'une des femmes agressées et qui rassemble plus de 5.000 abonnés, qui a fait bouger la municipalité. La jeune femme a raconté son agression au micro d'Europe 1.
"Deux ou trois me touchaient les fesses". Comme chaque dimanche la semaine dernière, Lucie, 22 ans, part faire un footing au bord d'un cour d'eau entre Lille et Saint-André, quand elle se fait encercler par un groupe de six personnes. "Ils me touchaient le corps, partout. Ils ont ouvert les zip de mon sweat. Et puis deux ou trois me touchaient les fesses. J'ai eu la chance de voir un homme retraité au loin, alors j'ai hurlé, hurlé. Et ils ont décidé de partir", témoigne-t-elle, encore sous le choc.
"Leur avenir est en France". La demande d'évacuation du camp de Roms, formulée par la mairie, la rassure. Mais pour Dominic Plancke, membre du collectif Rom Nord-Pas-de-Calais, ce n'est pas la bonne solution. "De toutes façons, ils ne partiront pas. Ce sont des gens qui sont, pour la plupart, en France et dans la métropole lilloise, depuis cinq, six, voire dix ans. Leur avenir est en France et ne sera nulle part ailleurs", assure-t-il. "On ferait mieux de consacrer des efforts des pouvoirs publics à leur scolarisation, à l'accès au travail, et à tout ce qui peut faciliter leur intégration dans la société, plutôt que de les renvoyer dans une misère encore plus profonde", s'émeut le militant.
Une demande d'évacuation de ce camp avait déjà été déposée par la mairie de Saint-André, il y a deux ans, mais elle avait été refusée par la préfecture, faute d'une solution de réimplantation.