La préfecture de Seine-Saint-Denis a réagi aux propos tenus par le maire de Sevran, Stéphane Gatignon. Jeudi matin sur Europe 1, l'édile ex-EELV a déclaré ne pas avoir fermé une salle de prière très controversée, surnommée par certains "la mosquée de Daech", suite à des consignes préfectorales. "Elle s’est ouverte début 2014. Les premiers à être venus me voir en me disant qu’il y avait des prêches violents, ce sont les musulmans de Sevran", a-t-il rapporté.
Stéphane Gatignon a affirmé avoir alors prévenu les services préfectoraux, les priant de fermer au plus vite la salle. "On m’a dit qu’il fallait la laisser ouverte pour du renseignement", a rappelé le maire de Sevran, où "12 à 14 jeunes" sont partis faire le djihad en Syrie.
"Il n'y a plus de travail de renseignement...par Europe1fr
Encouragé à enclencher une procédure administrative de fermeture. Mais la préfecture de Seine-Saint-Denis, qui ne souhaite pas polémiquer, a contesté auprès d'Europe 1 les propos de Stéphane Gatignon, jeudi midi. Elle nie lui avoir demandé de laisser ouvert cette salle de prière. Au contraire, il lui a été recommandé d'enclencher une procédure administrative de fermeture, liée au fait que le lieu ne respecte pas les règles d'accueil du public.
En effet, il n'existait pas d'arguments assez solides pour enclencher une procédure judiciaire pour prosélytisme, ni même pour s'appuyer sur l'état d'urgence afin d'obtenir sa fermeture, comme cela a pu être fait pour la mosquée de Lagny-sur-Marne, fermée début décembre, a-t-on expliqué.
Le local a été vidé et fermé. Les clefs du local ont été remises au propriétaire et les lieux ont été vidés, informe la préfecture, qui précise également qu'il n'y a plus d'activité de prière le vendredi à cet endroit. Toutefois, sous couvert d'anonymat, certains policiers ont confirmé à Europe 1 qu'il arrive parfois que l'on ne ferme pas certains lieux de prière suspects, afin de surveiller discrètement ceux qui les fréquentent.