Adama Traoré : deux ans après sa mort, une marche blanche "contre les dénis de justice"

Deux ans après la mort d'Adama Traoré, ses proches craignent un "déni de justice".
Deux ans après la mort d'Adama Traoré, ses proches craignent un "déni de justice". © AFP
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Europe1.fr avec Mélanie Nunes et AFP
Les proches du jeune homme, mort à la suite de son interpellation il y a deux ans, défilaient dimanche à Beaumont-sur-Oise, avec le soutien de toutes les formations politiques de gauche. 
REPORTAGE

Micro à la main, le regard tourné vers la foule, Assa, la soeur d'Adama Traoré, est debout sur un camion. Deux ans après la mort du jeune homme à la suite de son interpellation, la jeune femme participe à une marche blanche pour empêcher ce qu'elle appelle un "déni de justice", dimanche après-midi à Beaumont-sur-Oise. 

"Contre les dénis de justice". "Mon frère s'est fait tuer, mon frère est mort dans la cour de cette gendarmerie, le jour de ses 24 ans. Regardez sa photo ! La marche aujourd'hui, c'est contre les dénis de justice", s'exclame-t-elle. Après une minute de silence, les quelque 1.500 personnes présentes, selon le décompte de la préfecture de police, prient pour le jeune homme, mais aussi pour toutes les victimes de bavures policières. 

"C'est impossible de retrouver la paix, dans une ville comme Beaumont-sur-Oise, où on est constamment confronté à la police", explique Djibril, voisin de la famille Traoré. "Il y a une haine qui ne redescend pas. On ne pourra jamais faire le deuil tant que les gendarmes n'auront pas été inculpés, tant qu'il n'y aura pas eu la justice."

Une expertise retardée. Après avoir appris mardi qu'une expertise médicale très attendue - la quatrième - pour faire la lumière sur les causes de la mort du jeune homme, ne serait pas rendue avant fin septembre, les proches d'Adama Traoré sont soutenus par toutes les formations de gauche, du NPA au PCF en passant par la France insoumise (LFI) ou EELV, et jusqu'au Parti socialiste. "Si on est aux côtés de la famille d'Adama Traoré, c'est pour leur dire que ce qui est arrivé à leur frère ne concerne pas qu'une personne noire issue des quartiers populaires, mais l'ensemble des Françaises et Français", résume David Cormand, secrétaire national d'EELV.

Alors que la famille Traoré dénonce une "bavure policière", l'affaire Benalla, du nom de ce collaborateur d'Emmanuel Macron filmé en train de frapper des manifestants à Paris le 1er mai en se faisant passer pour un policier, est également dans toutes les têtes. Sur une pancarte, on peut lire : "L'État protège des 'Benalla', nous on veut sauver des Adama".