Le parquet national financier (PNF), appelé à se dessaisir de son enquête par les avocats de François Fillon, ne devrait pas prendre de décision avant d'avoir terminé ses investigations, selon une source proche de l'enquête à Reuters. Dans un communiqué diffusé lundi, le PNF soulignait qu'"une décision sur l'orientation de la procédure sera(it) prise lorsque les investigations seront terminées". Ce communiqué avait été diffusé en réponse à une note déposée dans la journée par Me Antonin Lévy, le conseil du candidat de la droite pour la présidentielle. Dans celle-ci, il mettait en cause la compétence du parquet.
Plainte pour violation du secret de l'enquête. L'offensive des avocats de François Fillon est depuis montée "d'un cran", comme ils l'ont eux-même reconnu. Jeudi, ils ont annoncé avoir demandé au PNF de se dessaisir, qualifiant son enquête "d'illégale", et annoncé le dépôt d'une plainte pour violation du secret de l'enquête. Les avocats de la défense reprochent au PNF de s'être saisi, en vertu de sa compétence limitée, sur un délit qui lui revient, le détournement de fonds publics, mais qui est d'après eux inapplicable à un parlementaire comme François Fillon. Et ils accusent le parquet de porter atteinte au principe constitutionnel de séparation des pouvoirs en s'intéressant à la "teneur" du travail exercé par Penelope Fillon auprès de son mari à l'Assemblée nationale.
Les suites possibles. À l'issue de son enquête, plusieurs options s'ouvrent au PNF : il peut classer le dossier sans suite s'il estime que les délits ne sont pas constitués ou transmettre le dossier au parquet de Paris s'il considère qu'il n'est pas compétent. Il peut aussi ouvrir une information judiciaire, et confier l'enquête à des juges d'instruction, ou directement renvoyer devant le tribunal correctionnel une ou plusieurs des personnes visées par l'enquête.