Affaire Kulik : Willy Bardon condamné à 30 ans de réclusion

Willy Bardon, à gauche, a été condamné par la Cour d'assises de la Somme.
Willy Bardon, à gauche, a été condamné par la Cour d'assises de la Somme. © DENIS CHARLET / AFP
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avec AFP , modifié à
Willy Bardon a été condamné à 30 ans de réclusion pour la mort d'Elodie Kulik en 2002. La jeune femme avait été enlevée, violée, étranglée puis brûlée. 

L'épilogue d'un procès "hors norme": Willy Bardon a été condamné vendredi à 30 ans de réclusion criminelle par la Cour d'assises de la Somme pour enlèvement et séquestration suivis de mort et le viol d'Elodie Kulik en 2002 mais a été acquitté du chef de meurtre. Sur le banc des parties civiles, Jacky Kulik, le père de la victime, s'est effondré, en larmes, la famille et les proches présents derrière lui pleurant ou s'enlaçant. Les jurés ont suivi les réquisitions de l'avocate générale, à l'issue de 13 jours d'une audience "hors norme" qui est revenue sur les "atrocités" commises sur cette employée de banque de 24 ans enlevée, violée, étranglée, puis brûlée en janvier 2002 près de Tertry, dans l'Aisne.

Willy Bardon jure être innocent

Il s'agissait de juger des "atrocités" commises sur Elodie Kulik, employée de banque de 24 ans enlevée, violée, étranglée, puis brûlée en janvier 2002 à Tertry, à une vingtaine de kilomètres de Saint-Quenti, dans l'Aisne, a ainsi rappelé Ségolène Attolou. Avant de mourir, la jeune femme avait appelé les secours, un enregistrement glaçant de 26 secondes considéré comme la pièce maîtresse du dossier, qui a ébranlé la salle d'audience à de nombreuses reprises pendant deux semaines. Si la participation de Grégory Wiart, décédé en 2003 et dont on avait retrouvé l'ADN sur la scène du crime en 2012, est "indéniable", les deux hommes entendus sur l'enregistrement "font forcément partie de ses ravisseurs" et "le seul proche" qui est "reconnu sur la bande" par plusieurs témoins est Willy Bardon, a enchaîné l'autre avocate générale, Anne-Laure Sandretto.

Alors qu'il était poursuivi pour "viol" et "meurtre", l'accusation avait réclamé jeudi à la cour d'ajouter une question "subsidiaire" à poser aux jurés : "Enlèvement et séquestration suivis de mort", ce qui a été approuvé. "Dans ce dossier, nous avons 12 témoins" de l'entourage de Bardon, interrogés sur la bande sonore, parmi lesquels "six sont formels et le reconnaissent". Concernant les autres, deux ont dit aux enquêteurs avoir reconnu un "timbre" ou une "intonation" et Romuald J., considéré comme le frère de lait de l'accusé, a lui "changé son témoignage" au procès, a détaillé l'avocate générale. "M. Kulik, je suis innocent, je vous jure je n'y étais pas !", a lancé Willy Bardon, des larmes dans la voix, après les plaidoiries de ses avocats et juste avant que le jury ne se retire pour délibérer.