Comment Théo a-t-il été blessé ? Une nouvelle expertise médicale versée au dossier vendredi dans cette affaire apporte des précisions, a appris Europe 1, vendredi.
Deux versions contradictoires. Dans cette affaire, un policier est mis en examen pour viol après des faits survenus à Aulnay-sous-Bois, le 2 février 2017. Ce jour-là, Théo, 22 ans, affirme que le fonctionnaire lui a introduit une matraque télescopique dans l'anus. Le gardien de la paix assure quant à lui avoir voulu viser les jambes du suspect, après un contrôle d'identité musclé. Son geste serait donc "involontaire".
Une blessure de 10 centimètres. Selon France Inter, qui révèle l'information, une première expertise indique que "le bâton utilisé n'a en réalité jamais pénétré l'anus du jeune homme", même si sa blessure est réelle, sur 10 centimètres. Mais d'après les informations d'Europe 1, ces résultats doivent pour l'instant être interprétés avec prudence. La matraque aurait en effet atteint le sphincter, le muscle entourant l'anus, et la pénétration serait consécutive à la violence de ce choc. Fin janvier, nous vous révélions la vidéo de l'interpellation de Théo, filmée par les caméras de surveillance d'Aulnay-sous-Bois. On y aperçoit un coup furtif, après lequel le jeune homme s'effondre de douleur, son caleçon toujours en place.
Vers un abandon de la qualification de "viol" ? Une seconde expertise, également consultée par France Inter, conclut que le geste du policier n'est "pas contraire aux règles de l'art". C'est déjà ce que concluait l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), quelques semaines seulement après les faits, estimant que "l'élément intentionnel pouvant caractériser le viol" n'était pas établi. Si l'expertise venait confirmer ce constat, la qualification des faits pourrait donc être modifiée.