Marine Le Pen, Emmanuel Macron, mais aussi Benoit Hamon, Jean-Luc Mélenchon et François Fillon. Si vous avez pris le métro à Paris mercredi, vous avez peut-être vu les visages des candidats ou ex-candidats à la présidentielle, associés à des messages anti-avortement. Une campagne de publicité sauvage, très vite retirée par la RATP, qui a porté plainte. Sur les réseaux sociaux, de très nombreux internautes ont exprimé leur indignation. À l'origine de cette campagne, un groupe baptisé les "Survivants".
L’ambiguïté du fondateur des "Survivants". "Nous sommes les rescapés d'une loterie", voilà comment se définissent ces "Survivants". Les 800 membres de cette association sont ainsi persuadés d'avoir survécu à la tentation qu'auraient pu avoir leurs mères d'avorter. Leur objectif est clair : faire interdire l'IVG. Emile Duporc, le fondateur du mouvement, est à l'origine de la campagne d'affichage, mais il nie les avoir collées dans le métro… sans vraiment condamner. "Le fait qu'elle ait été publiée en mode piratage sur les réseaux de la RATP n'est pas de mon fait. Je reconnais que c'est un préjudice moral, mais quand on voit l'effet et la réflexion que ça pourrait susciter, j'ai la faiblesse de penser que c'est un moindre mal"
"L'avortement n'est pas imposé à qui que ce soit". Ce groupe est une branche communication des anti-avortement. Il agit sous couvert de la liberté d'expression, ce qui énerve d'autant plus Danielle Gaudry, gynécologue-obstétricienne et responsable de la commission avortement du Planning familial. "L'avortement n'est pas imposé à qui que ce soit. Et c'est cette liberté-là qu'il faut préserver", souligne-t-elle. "Eux, ils ont la liberté d'expression, ils s'expriment largement sur Internet, jusqu'à tromper les femmes sur certains de leurs sites", met en garde la gynécologue.
Pour rappel, il n'est pas illégal d'être contre l'avortement. En revanche, les campagnes d'affichage sauvage, et la désinformation sur Internet, elles, sont proscrites et condamnées.