Ce n'est pas vraiment un retrait de fourrière comme un autre. Une semaine que cette Renault Talisman du parc automobile de l'Élysée se trouvait là, au dépôt du boulevard Auriol, dans le sud de Paris. Elle y avait été déplacée le vendredi 20 juillet, jour du début de la garde à vue d'Alexandre Benalla, depuis mis en examen pour des violences commises sur des manifestants le 1er mai dernier.
Mauvais stationnement avant sa garde à vue. Vendredi 20 juillet, donc, l'ex-chef du cabinet adjoint du président est convoqué au siège de la police judiciaire. Il s'y rend en voiture et se gare un peu n'importe comment. Sanction immédiate : la berline équipée de ses gyrophares est embarquée. Les enquêteurs ne font pas de cette voiture une priorité et ne se doutent pas qu'elle est à la fourrière. Mais entre temps, Alexandre Benalla l'a appris et se présente vendredi à la fourrière Chevaleret du 13ème arrondissement, où se trouve le véhicule.
Une initiative personnelle, selon l'Élysée. L'agent sur place refuse de lui rendre la berline. Selon nos informations, Alexandre Benalla disposait d'une sorte de sauf-conduit. L'Élysée parle de son côté d'une initiative personnelle et rappelle s'être opposée à la restitution du véhicule lorsqu'elle a appris la tentative. Elle dément également avoir délivré tout document permettant la récupération du véhicule.
Pourquoi Alexandre Benalla voulait-il lui-même récupérer la voiture ? Personne ne le sait. En tout cas, l'information est remontée jusqu'à la police judiciaire qui a perquisitionné le véhicule. Les enquêteurs y ont trouvé des affaires appartenant à Alexandre Benalla, sans qu'on ne sache quoi précisément.