L’INFO. Coup de théâtre à Angoulême. La mairie a fait démonter dans la nuit les cages grillagées qui encerclaient neuf bancs publics. Non pas parce que le projet est abandonné, mais parce que c'est dangereux. Jeudi, en signe de contestation, des jeunes s’étaient en effet introduits dans les cages. Elles seront donc réinstallées, précise le maire, mais plus tard, quand elles pourront être remplies de galets.
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Des grillages installés trop tôt. "Ça n'a rien à voir avec les SDF, ils ne sont absolument pas visés", martelait jeudi sur Europe 1 Thierry Courmont, le président de l'association des commerçants à l'origine de l'initiative. " Mais cela fait des années que j'interpelle les politiques en leur disant qu'ils ne sont pas capables de régler les problèmes de deal. Déplacer le problème de quelques mètres nous conviendrait, pour ne pas gêner nos activités", poursuivait-il. "L'idée était au départ de mettre des jardinières, mais on nous l'a déconseillé parce qu'on peut planquer des armes blanches dans la terre. Donc l'idée c'est de mettre des pierres dans des cages, ce qui se fait dans les jardins modernes aujourd'hui. C'est une maladresse de ne pas communiquer avant, de le faire le 24 décembre et de ne pas attendre que les pierres arrivent pour les mettre dans ces grillages. Mais c'est tout, ça n'a rien à voir avec les SDF", justifiait encore Thierry Courmont.
Sur Facebook, Xavier Bonnefont, le maire d'Angoulême a lui aussi donné sa version des faits et, comme Thierry Courmont, il assure que les bancs "ont été grillagés pour devenir des panneaux en gabion. Il s'agit d'une installation paysagère contenant des galets, qui s'inscrit dans l'esthétique minérale du lieu." "Cette mesure, prise en concertation avec les commerçants, ne vise aucunement les SDF, mais les marginaux qui se livrent à une alcoolisation récurrente, et les trafiquants de stupéfiants qui « squattaient » ces bancs en interdisant l'accès au grand public", poursuit l'édile. "Cet aménagement est en cours et je comprends qu'il puisse, en l'état, susciter l'interrogation de certains de nos concitoyens. Je regrette que les travaux aient commencé à la veille de Noël", ajoute Xavier Bonnefont.
Un "zoo humain" dénoncé par deux ados. Pourtant, les Angoumois restent choqués de cette initiative. Jeudi après-midi, deux adolescents de 14 ans ont réussi à rentrer dans l'une des cages, rapporte La Charente-Libre. "J'ai trouvé que ça n'était pas humain. Avec Jeanne, on est venus voir, on a commencé à écrire au marqueur sur les cages. Et on nous a fourni des outils pour les ouvrir. On est montés dedans", raconte Saco, l'un des deux ados. Ils ont ainsi écrit "Zoo moderne" ou "Esprit de Noël" sur les grilles, tandis que sur une pancarte, à leurs pieds, on peut lire "Vivre à Angoulême".
#Angoulême: #Jeanne et #Saco, 14 ans, dans la cage anti-#SDF, in #animal box anti-#NFAhttp://t.co/RVsCdGZ05w#photopic.twitter.com/CNmuWAp0Ul— tom (@latomatemasquee) 25 Décembre 2014