Depuis les attaques terroristes du 13 novembre, la France est en état d'urgence. En un an, cet état d'urgence, plusieurs fois prolongé - notamment après le massacre de Nice - a permis de réaliser plus de 4.000 perquisitions administratives, près de 500 arrestations, la saisie de 600 armes à feu et la fermeture d'une vingtaine de salles de prières. Aujourd'hui encore, près d'une centaine d'islamistes sont assignés à résidence.
Au-delà de ce bilan, qu'est-ce qui a changé dans les moyens mis en œuvre dans la lutte contre le terrorisme, pour éviter un nouveau 13-Novembre ?
Désormais, ils ont des armes lourdes. Ce qui a changé, surtout, ce sont les méthodes d'intervention des forces de l'ordre. Le comportement héroïque du commissaire de la BAC, entrant au Bataclan avec un simple pistolet automatique, a servi de leçon. Pour stopper une tuerie de masse sans attendre l'arrivée du RAID ou du GIGN, des centaines de brigades anti criminalité - et leur équivalent chez les gendarmes - ont été dotées d'armes lourdes.
A Paris, les effectifs de la BRI ont été multipliés par deux. 24h sur 24h, une force d'intervention rapide est prête à intervenir en urgence. Une quinzaine de policiers d'élite dorment chez eux avec tout leur matériel, pour pouvoir se rendre directement sur les lieux d'une attaque.
De nombreux exercices ont déjà été organisés, et chronométrés. Toujours à Paris, la Brigade antigang a entrepris de récupérer les plans de tous les lieux accueillant du public et susceptibles d'être pris pour cibles : salles de spectacles, hôtels, centres commerciaux... De nombreux exercices ont déjà été organisés, et chronométrés. Cela a été le cas gare Montparnasse, par exemple, ou bientôt au Musée du Louvre. Des scénarios multiples sont imaginés pour se préparer au pire.
Ce qui n'a pas changé, en revanche, depuis un an, c'est l'impossibilité, pour les services de renseignement, d'intercepter les communications des terroristes qui utilisent des applications cryptées, comme Télégram ou Whats App. A la DGSI, où l'on recrute des ingénieurs de haut niveau, on regrette aussi la faiblesse des contrôles aux frontières extérieures de l'Europe. Et pas seulement en Grèce.