Elle avait déjà, en 2011, perdu le pouvoir d'ouvrir des poursuites judiciaires. La très controversée police religieuse saoudienne perd encore des prérogatives, apprend-on dans Le Monde lundi.
Le travail de la police revient à la police. La "Mutawa", ou "Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice", ne peut désormais plus interpeller, détenir, ni même pourchasser les personnes qui ne respectent pas sa vision de l'Islam en Arabie Saoudite. Le rôle de ses agents se limitera à prévenir la police civile en cas de comportements "suspects". Ce qui ne veut pas dire non plus que la "Mutawa" s'efface complètement, loin de là.
"Courtoise et humaine". Les agents de la "Mutawa" "continueront à patrouiller dans les espaces publics. Leur mission consiste notamment à vérifier que les magasins ferment durant les temps de prière, que la ségrégation des sexes est respectée dans les restaurants et que les Saoudiennes portent le voile, en plus de l’abaya, le long manteau noir réglementaire", explique le correspondant du quotidien du soir. En revanche, ces mêmes agents devront agir de "façon courtoise et humaine", précise un communiqué du gouvernement saoudien.
Un pas vers la modernité ? Cette décision intervient dans une période de (relatives) réformes dans le royaume, notamment attribuées au nouvel homme fort du pays, Mohammed Ben Salmane, 30 ans, fils du roi actuel et vice-prince héritier. Soucieuse de redorer son image pour attirer des investisseurs et réduire la dépendance de son économie envers le pétrole, l'Arabie Saoudite veut montrer des signes de modernité. Des réformes économiques ambitieuses sont d'ailleurs attendues prochainement.