Le tribunal judiciaire d'Arras dispose désormais de deux golden retrievers pour faire parler les mineurs victimes de violences et d'abus sexuels. 1:40
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Maximilien Carlier (à Arras) / Crédit photo : Maximilien Carlier , modifié à
Le tribunal judiciaire d'Arras dispose désormais de deux chiens golden retrievers âgés de deux ans et demi. Ils ont pour but de faire parler les mineurs victimes de violences et d'abus sexuels. L'un, le mâle, nommé Soca, est affecté à la police. Le second est une femelle Ryoma rencontrée à la maison de la Gendarmerie d'Arras. 

"Ryoma !  Cool" Quand ce golden retriever entend cette consigne, il s'installe délicatement le long de la jambe du mineur, victime de maltraitance et d'abus sexuels. "Cela rassure l'enfant, calme son stress, son anxiété et ainsi facilite la libération de la parole. L'enfant n'est plus seul avec le gendarme, il est avec son copain à 4 pattes", explique Anne Bourbon, adjudante-chef à la gendarmerie d'Arras.

"L'enfant n'est plus seul avec le gendarme, il est avec son copain à 4 pattes". "Grâce à cette position, l'enfant va mettre des mots sur ses émotions sans être jugé, car un chien ne juge pas. C'est un atout formidable" ajoute-t-elle pour l'enquêteur et pour l'enfant. "Quelque part, il n'est plus seul avec le gendarme, il est avec son copain à quatre pattes".

Ryoma est un handi'chien, il a été formé en Alsace et porte une cape bleu sur le dos. "C'est sa cape de superhéros. Dès qu'il la met, il sait qu'il va travailler" raconte l'adjudante-chef. Ce golden retriever répond à 53 consignes. L'animal est, par exemple, en mesure d'ouvrir le placard et prendre une boîte de mouchoirs si l'enfant pleure.

Un taux d'élucidation plus élevé

Ce projet de chien d'assistance judiciaire a été porté par France Victime 62. "Sur le territoire, il y a un grand nombre d'agressions à l'égard d'enfants comme des agressions à caractères sexuels. D'où l'importance d'avoir Ryoma et donc on va pouvoir obtenir des taux d'élucidation plus élevés", détaille Sévérine Stolarz, directrice de l'association. 

Selon une étude américaine, chez les enfants, la présence du chien permettrait d'obtenir des témoignages dans 82% des cas contre 34% seulement sans l'animal.