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Sylvain Allemand // Crédits : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Au lendemain d'une nouvelle attaque au couteau, Paris est sous le choc. Samedi matin, un Malien de 32 ans a blessé trois personnes à l'arme blanche en gare de Lyon dans le XIIe arrondissement de la capitale. Invité de l'interview actu d'Europe 1 week-end, le criminologue Alain Bauer, a estimé que c'était " le retrait de l'Etat qui a causé un appel d'air de la violence".  

Deux mois après l'attentat au couteau sur le Pont Bir-Hakeim à Paris, la capitale a été encore frappée par une attaque à l'arme blanche. Un Malien de 32 ans a blessé trois personnes, dont une grièvement, à l'arme blanche en gare de Lyon dans le XIIe arrondissement. L'assaillant a été placé à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police. Il va y rester jusqu'à ce dimanche soir ou lundi pour être vu par des médecins. Invité de l'interview actu d'Europe 1 week-end, le criminologue Alain Bauer, estime que ces attaques sont le fruit du "retrait de l'État qui a causé un appel d'air de la violence". 

"L'État a décidé qu'il ne voulait plus (protéger les Français ndlr). Lorsqu'il a été créé, sa promesse était de garantir la sécurité de la Nation. La création d'une gendarmerie et d'une police ainsi que la sédentarisation des forces de l'ordre dans le territoire avait permis une réduction considérable des violences physiques", explique le professeur de criminologie. Une époque révolue, selon lui, à cause de la diminution des services publics qui ont réduit la place de l'État dans son rôle de protection de la population. "Les criminels et les gens violents occupent désormais l'espace car ils se disent 'l'Etat n'est plus là autant y aller'', ajoute-t-il. 

Une violence de plus en plus aléatoire 

Interrogé sur l'aspect aléatoire de ces attaques, Alain Bauer tient à rappeler que l'essentiel des violences se passe lors de confrontations entre des personnes qui se connaissent au préalable. Malgré ce constat, il souligne qu'il y a une augmentation des actes violents aléatoires. "Un regard, une parole ou un geste peuvent entraîner des réactions qui amènent à un processus d'une plus grande expression de la violence", indique l'expert. Une situation s'expliquant, selon lui, par un "glissement" de la violence virtuelle dans le réel lié à l'absence d'outils de régularisation de la violence, dont la Justice.