Le gouvernement a "mis fin" mercredi aux fonctions du préfet et du secrétaire de sa préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes, après un rapport pointant de "graves dysfonctionnements" dans l'affaire des deux jeunes filles tuées le 1er octobre à Marseille. Le préfet Henri-Michel Comet a été remplacé par Stéphane Bouillon, préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, selon le communiqué du conseil des ministres. La décision du gouvernement "n'est pas un acte d'autorité", mais le rapport de l'Inspection générale de l'administration (IGA) "a pointé des dysfonctionnements jugés graves", a expliqué le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner.
Ahmed H., un Tunisien de 29 ans, a tué au couteau deux jeunes femmes le 1er octobre à la gare Saint-Charles de Marseille, avant d'être abattu. Interpellé deux jours avant, pour vol, dans un centre commercial de Lyon, il avait été remis en liberté le lendemain, alors qu'il était en situation irrégulière.
"Pas mis en cause individuellement". Face à la polémique soulevée après cette attaque revendiquée par le groupe djihadiste Etat islamique (EI), le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, ex-maire de Lyon, avait demandé un rapport à l'IGA, en plein débat sur le nouveau projet de loi antiterroriste. Christophe Castaner a précisé que les deux préfets n'étaient "pas mis en cause individuellement" par l'enquête. "J'ai une pensée pour eux, en tant que fidèles serviteurs de l'Etat. Je sais la difficulté dans laquelle ils sont depuis la nouvelle de cet horrible attentat", a-t-il ajouté.
"Le gouvernement a souhaité une decision disciplinaire et organisationnelle", car la situation "implique une vigilance de chacun à tous les niveaux de l'administration", selon Christophe Castaner. Le secrétaire général de la préfecture du Rhône Xavier Inglebert a été remplacé par Emmanuel Aubry, qui occupait le même poste à la préfecture de la Loire-Atlantique.