Il est pour l'instant le seul individu à avoir été présenté à la justice dans l'enquête sur l'attaque qui a fait cinq morts à Strasbourg, la semaine dernière. Un homme de 37 ans a été mis en examen pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" et "acquisition, détention et cession d'armes de catégorie B par au moins deux personnes en relation avec une entreprise terroriste" lundi soir, six jours après le périple meurtrier de Cherif Chekatt.
Il a passé une partie de la journée avec l'assaillant. Quels étaient les liens précis entre les deux hommes ? Les enquêteurs cherchent encore à le déterminer. Ils savent déjà que l'individu a hébergé Cherif Chekatt lundi 10 décembre au soir, à la veille de l'attaque du marché de Noël. L'homme, qui a esquivé durant sa garde à vue toutes les questions susceptibles de le mettre en cause dans l'attentat, est également soupçonné d'avoir joué un rôle dans la fourniture du revolver utilisé par l'assaillant. Selon L'Alsace, les deux hommes ont passé une partie de la journée du 11 décembre ensemble, jusqu'en début d'après-midi. Deux autres suspects sont par ailleurs toujours en garde à vue, mardi, soupçonnés eux aussi d'être impliqués dans l'acquisition de l'arme par le tueur.
Un rappeur nommé "1mpulsif". S'il a nié toute implication dans la logistique de l'attaque, l'homme a en revanche reconnu devant les enquêteurs que Cherif Chekatt lui avait annoncé qu'il ferait "la Une de BFMTV le soir-même", d'après Les Dernières nouvelles d'Alsace. Le quotidien régional fait également état des lourds antécédents judiciaires du complice présumé, condamné pour son implication dans des règlements de compte avec arme à feu. Il avait côtoyé Cherif Chekatt en prison. Élément de portrait plus surprenant : le trentenaire fait aussi des incursions sur la scène rap strasbourgeoise, sous le pseudonyme d'1mpulsif.
Un clip polémique il y a dix ans. Selon 20 Minutes, qui lui avait consacré un portrait en 2010, l'un de ses clips, mettant en scène l'enlèvement d'un homme déguisé en policier ainsi que des femmes tenues en laisse, avait fait polémique à la fin des années 2000. Mais l'homme entendait à l'époque "se ranger". D'après la même source, les enquêteurs estiment à ce stade qu'il n'était pas radicalisé.