Collège : le milieu social conditionne les résultats

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Virginie Salmen avec AW , modifié à
Une étude du ministère de l'Education révèle que les meilleurs élèves de 6ème réussissent mieux certains exercices que des 3ème.
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Au collège, le fossé se creuse entre les élèves issus d'un milieu social aisé et ceux issus d'un milieu social défavorisé. C'est le constat établi par une étude du ministère de l'Education nationale qu'Europe1 vous dévoile en exclusivité.

Catégorie sociale et nombre de livres. Selon l'étude qui a suivi 35.000 élèves allant de la sixième à la troisième, le milieu social influe sur les résultats des collégiens à des tests de lecture, de maths, de vocabulaire mais aussi de logique. L'un des résultats les plus spectaculaires de cette étude est que les bons élèves de 6ème savent répondre à des questions sur lesquelles les plus faibles élèves de 3ème sèchent. Or, ces élèves moins performants sont issus en grande majorité de familles dont les parents n'ont aucun diplôme et moins de 30 livres à la maison quand les bons élèves déclarent avoir chez eux plus de 200 livres.

La collégienne qui n'avait jamais vu de BD. Jean-François Clair, prof de maths à Paris, a constaté ce fossé dans sa classe avec l'une de ses élèves de 3ème : "un jour, j'ai donné un exercice qui se présentait sous forme de BD, donc du concret. La gamine n'a pas compris l'exercice alors que la théorie, elle la connaissait. J'ai appris au moment de la correction qu'elle n'avait pas compris l'exercice parce qu'elle n'avait jamais lu de BD de sa vie", a-t-il témoigné au micro d'Europe1.

Plus de vocabulaire quand le foyer regorge de livres. Autre exemple frappant cité dans l'étude : un enfant qui a beaucoup de livres chez lui comprend deux fois plus de mots dans les manuels scolaires qu'un élève dont la bibliothèque est quasiment vide.