Comment améliorer l'accueil et l'accompagnement des personnes en situation de handicap ? François Hollande a annoncé jeudi plusieurs mesures, lors d'une Conférence nationale qui se tenait sur le sujet à l'Elysée. "Il n'y a pas de sujets qui mettent plus à l'épreuve une société que le handicap", a déclaré le chef de l'Etat. "Longtemps, la politique a cherché à protéger le handicap. Les initiatives étaient louables, mais elles ont eu pour conséquences de diminuer les échanges des personnes avec la société. Aujourd'hui, la politique vise à émanciper et à changer le regard de la société", a renchérit le président de la République. Stabilisation des auxiliaires de vie scolaire (AVS), investissements dans les IME, modernisation des structures… On vous résume le plan.
Une lutte contre la précarité des AVS. Aujourd'hui, environ 80.000 auxiliaires de vie scolaire accompagnent les élèves en situation de handicap dans le primaire et le secondaire. Aide à l'apprentissage, à l'intégration, aux activités du quotidien… Les AVS ont un rôle large, qui peut aller du soutien aux devoirs maison à l'accompagnement aux toilettes, en passant par les conseils beauté.
Pourtant, ils travaillent souvent dans une grande précarité. Sur les 80.000, seuls 30.000 disposent d'un contrat d'accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH), qui offrent certaines (petites) garanties en termes de sécurité de l'emploi : minimum 9h de travail hebdomadaire, un CDD d'un an minimum qui se transforme en CDI s'il est reconduit six ans de suite etc. Le gouvernement veut que d'ici cinq ans, 32.000 AVS disposent du statut d'AESH pour un contrat "à équivalent temps plein", dont 6.000 dès 2016.
Cette mesure paraît en-deça des attentes des associations, qui réclament le déblocage massif de CDI. Mais elle permettra de diminuer le nombre de contrat unique d'insertion (CUI), qui concernent encore 48.000 personnes. Ce contrat, encore plus précaire que celui d'AESH, ne garantit qu'une durée d'emploi de six mois, contre un an pour celui d'AESH, et ne peut déboucher que sur sur un CDD.
Toujours à l'école, le nombre d'Unités d'enseignement en maternelle (UEM), qui accueillent des enfants autisme, sera porté de 60 à 110 d'ici à 2017.
Des investissements dans les structures d'accueil. L'exécutif a également annoncé 180 millions d'euros à destination des IME (institut médico-éducatif), afin de leur permettre de trouver de "nouvelles solutions" pour accueillir davantage de personnes en situation de polyhandicap.
L'exécutif veut également moderniser et développer le système des Maisons départementales des personnes handicapées. Ces structures se présentent comme des "guichets uniques" dans lesquels les familles sont censées avoir accès à toutes sortes de renseignement, quel que soit le handicap de leur enfant.
François Hollande le promet : les départements qui investiront dans cette amélioration de l'information, mais aussi dans une augmentation du nombre de places en structures d'accueil, "bénéficieront d'un soutien financier exceptionnel". "Je refuse que des personnes handicapées et des familles se retrouvent sans solution", insiste-t-il.
Toujours concernant l'amélioration de l'accueil, le chef de l'Etat a annoncé "1.500 places de plus par an en pensions de famille, notamment en faveur des personnes atteintes de troubles psychiques".
Au sujet de l'accessibilité, le président de la République a également reconnu qu'encore 20% des bâtiments publics n'avait ni entamé, ni prévu de travaux. L'exécutif a donc nommé la sénatrice Claire-Lise Campion pour présider un comité de suivi "exigeant", dixit le chef de l'Etat.
Des mesures pour les personnes elle-mêmes. François Hollande a annoncé l'allongement "de plusieurs années" de l'allocation adulte handicapé (AAH), et ce pour les allocataires dont le taux d'incapacité était supérieur à 80%.
Enfin, concernant l'amélioration de l'insertion des adultes en situation de handicap sur le marché de l'emploi, le chef de l'Etat a rappelé que la loi travail a créé le "concept d'emploi accompagné", qui se traduira par un "soutien à la personne handicapée et à l'employeur".