L’info. Ils avaient été interpellés par la "police des polices" et placés en garde à vue, lundi. Ces cinq policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de Stains, en Seine-Saint-Denis, ont été mis en examen, vendredi soir, et l'un d'eux a été écroué, a-t-on appris auprès du parquet de Bobigny. Ils sont soupçonnés d'avoir participé à un trafic de stupéfiants et volé des dealers.
Le fonctionnaire écroué est "mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de se livrer au trafic de stupéfiants". Il a été placé en détention provisoire après avoir été présenté à un juge vendredi après-midi, a précisé le parquet. Les quatre autres, à qui l'on reproche essentiellement d'avoir établi de faux procès-verbaux et pour certains des vols, ont été mis en examen pour "faux" et "vol" puis placés sous contrôle judiciaire. Trois d'entre eux ont été interdits d'exercer, au moins le temps de l'enquête confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Des "ripoux" qui avaient pourtant "ramené de belles affaires". A des degrés différents, ces policiers - dont une femme major - sont notamment suspectés d’avoir volé des dealers pendant des perquisitions et de leur avoir extorqué de petites quantités de drogue pour les revendre. Pour leur défense, les agents ont assuré de leur côté que cette drogue servait seulement à payer leurs indics. Ils auraient également réalisé des "perquisitions à la mexicaine", des perquisitions en dehors de tout cadre légal et auraient menacé de façon anonyme la commissaire de Stains, dont la voiture a été vandalisée, et qui a fini par quitter ses fonctions la semaine dernière.
D'après une source proche de l'affaire, ils "étaient en poste depuis 10 ou 15 ans [...] et n'avaient jamais fait parler d'eux". "Ils avaient même ramené de belles affaires", a ajouté cette source.
Dans le viseur depuis bientôt un an. En mai 2014, le parquet de Bobigny avait ouvert une information judiciaire pour des faits de "corruption active" reposant "sur des indices graves et concordants" en l'état de l'enquête. Celle-ci avait été ouverte à la suite de plusieurs signalements, notamment sur la plateforme Internet "anti-bavure", lancée par l’IGPN en 2013. Cela fait plusieurs semaines que la "police des polices" enquêtaient sur les faits et gestes des agents de cette brigade anticriminalité qui en comprend un peu plus d’une dizaine à Stains.
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