Belfort : perquisitions chez General Electric pour soupçons de blanchiment de fraude fiscale

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Le site de General Electric à Belfort a été perquisitionné dans le cadre d'une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée. © SEBASTIEN BOZON / AFP
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avec AFP
Le parquet national financier a indiqué que des perquisitions ont été diligentées jeudi sur le site de General Electric à Belfort dans le cadre d'une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée. L'enquête a été ouverte à la suite d'un signalement effectué par Fabien Roussel, en juillet 2019.

Des perquisitions ont été diligentées jeudi sur le site de General Electric à Belfort dans le cadre d'une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée, a indiqué à l'AFP le parquet national financier (PNF), confirmant une source proche du dossier. L'enquête a été ouverte à la suite d'un signalement effectué par le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, en juillet 2019, sur des "soupçons d'optimisation et fraudes fiscales de General Electric" en Suisse.

Jointe par l'AFP, la direction de General Electric n'était pas en mesure de répondre immédiatement.

Les pratiques fiscales du groupe en question

Les perquisitions, révélées par le site Letrois.info, ont été réalisées par le Service d'enquêtes judiciaires des finances (SEJF), chargé des investigations. "Aujourd'hui, sur notre site TE05, la société fait l'objet d'une perquisition menée par des officiers de police judiciaire", peut-on lire dans un courriel de la direction envoyé en fin de matinée aux salariés. "Ces officiers vont se déplacer dans les bureaux de la société, ce qui est habituel dans le cadre d'une enquête".

En mai, le Comité social économique (CSE) et l'intersyndicale de General Electric à Belfort ont déposé une plainte contre X, notamment pour blanchiment de fraude fiscale et abus de confiance, dénonçant les pratiques fiscales du conglomérat américain. Cette plainte a été jointe à l'enquête.

"Une minoration artificielle" des bénéfices du site pointée du doigt

Depuis le rachat de l'usine de turbines de Belfort à Alstom en 2015, la multinationale américaine a fait partir plus de 500 millions d'euros du site de GE à Belfort vers la Suisse et l'Etat américain du Delaware où la fiscalité est plus avantageuse, selon les syndicats et leur avocate, Me Eva Joly.

"Nous avons démontré que sur la période 2016-2019, il y a eu une minoration artificielle (des bénéfices du site de Belfort) de 555 millions d'euros", avait souligné l'avocate, ancienne députée européenne et ancienne juge d'instruction spécialisée dans la lutte contre la corruption.