La direction de Carrefour a fait des propositions jeudi aux syndicats, notamment un bon d'achat de 150 euros, après la forte mobilisation pour les emplois et le pouvoir d'achat qui a perturbé des centaines de magasins le 31 mars, a-t-on appris de sources concordantes. Depuis samedi, des "contacts" ont été "pris" entre les syndicats et la direction, celle-ci ayant mesuré "l'ampleur" de la colère des salariés, avaient indiqué des sources syndicales. Ces contacts ont finalement donné lieu à une réunion, avant une séance de négociations sur les salaires pour l'entité hypermarchés.
Un bon d'achat pour les salariés. La direction du géant de la distribution a proposé un bon d'achat maison de 150 euros pour un salarié à temps complet, avec un plancher fixé à 70 euros, selon les syndicats FO, CGT et CFDT. Confirmant ce montant, la direction a évoqué auprès un dispositif "gagnant gagnant", visant à "répondre aux préoccupations de pouvoir d'achat" des salariés, la somme étant aussi "réintroduite dans le chiffre d'affaire" de l'entreprise. L'annonce début mars de la participation - 57 euros en moyenne contre 610 l'an dernier - a été l'un des catalyseurs de la grève de samedi, qui visait aussi à protester contre les milliers de suppressions d'emplois prévues. La direction avait déjà proposé de relever ce montant à 407 euros, via un complément forfaitaire d'intéressement.
Les syndicats divisés. D'autres propositions ont été avancées. Il y a un "engagement ferme" sur la mise en place d'une "instance de dialogue social" au niveau des magasins franchisés et en location gérance, une revendication de longue date de la CFDT, s'est félicité son représentant Sylvain Macé. Il a également salué des "signaux d'apaisement", "de nature à renouer le dialogue social". Mais "on va veiller à ce que l'entreprise ne reprenne pas d'une main ce qu'elle donne de l'autre", a-t-il poursuivi, en référence aux négociations salariales. "Tout ça pour ça", a réagi de son côté Philippe Allard (CGT) à propos du bon d'achat en réponse à une grève "historique". "Ça nous étonnerait que les salariés s'en satisfassent", a-t-il dit, d'autant qu'il n'y a "pas d'engagement ferme sur le reste".