Certaines zones en France toujours contaminées par Tchernobyl (IRSN)

Trente ans après Tchernobyl, les sols du parc national du Mercantour, dans les Alpes du Sud, présentent encore une radioactivité supérieure à la normale.
Trente ans après Tchernobyl, les sols du parc national du Mercantour, dans les Alpes du Sud, présentent encore une radioactivité supérieure à la normale. © AFP
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avec AFP , modifié à
Les massifs des Vosges, du Jura, des Alpes du Sud et de Corse présentent toujours des niveaux de radioactivité huit fois supérieurs à la moyenne, selon l'IRSN

Dans les sols des massifs des Vosges, du Jura, des Alpes du Sud et de Corse, les activités en césium 137 sont supérieures à 10.000 becquerels par mètre carré, soit huit fois la moyenne des sols français, selon un état des lieux publié mardi par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

"Aucune conséquence" sanitaire ou environnementale. Trente ans après Tchernobyl, ces doses, certes importantes, n'ont toutefois "aucune conséquence" sanitaire ou environnementale. "Le Césium 137 n'est responsable d'aucune conséquence sanitaire", explique Philippe Renaud, spécialiste de la radioactivité dans l'environnement à l'IRSN. Le césium 137 n'est pas présent dans la nature et, sans Tchernobyl et les essais nucléaires atmosphériques des années 60, son niveau serait de zéro. Il est en revanche présent dans les déchets des réacteurs nucléaires mais, sous cette forme, il ne peut pas contaminer l'environnement.

Les aliments huit fois plus contaminés. Selon les données de l'IRSN, en 2015, un habitant des zones les plus touchées par les retombées de Tchernobyl (Est de la France) est presque sept fois plus exposé au rayonnement émis par le césium présent dans les sols, qu'une personne résidant ailleurs en France. Cette radioactivité persistante de certaines zones du territoire français se retrouvent dans des aliments. "C'est le cas du lait", précise Philippe Renaud. "Le lait produit sur ces zones est de l'ordre de huit fois plus contaminé que le lait du reste de la France".

Et selon l'IRSN, les différences sont encore plus importantes pour les denrées issues des forêts comme les baies, les champignons et même le gibier. "Si on consommait deux plats copieux par semaine de gibiers et de champignons au niveau de radioactivité le plus élevé qu'on ait mesuré, la dose ne serait pas négligeable", explique Philippe Renaud. "Mais si on compare cela à l'exposition due à la radioactivité naturelle (de certains aliments), ça ne fait pas beaucoup", précise l'expert. "Il suffit de consommer régulièrement des fruits de mer pour recevoir une dose 1 à 3 fois supérieure".